Refusons d’être un France Télécom bis !
Qui peut nier que les incessantes réorganisations ne sont pas responsables de la montée en flèche des arrêts de travail ?
Qui peut contester que la souffrance au travail (qui devient LA maladie du XXIème siècle) n'a pas pour origine la modification permanente des organisations et du rythme de travail, la désignation d'objectifs, à chaque fois en hausse, la course à la productivité, etc... ?
Les témoignages ne cessent d’affluer auprès des syndicats FO : ici, ce sont des tentatives de suicide soigneusement cachées dans les lieux même de la Poste; ailleurs ce sont des « pétages de plomb » de collègues à bout … !
Et pourtant, nos dirigeants de la Poste sont restés longtemps dans le déni le plus total malgré les dénonciations des syndicats, et notamment de FO.
Jusqu’à cette fameuse lettre ouverte du syndicat de la médecine de prévention adressée au président de la Poste, Jean-Claude Bailly, tirant la sonnette d’alarme, sans aucune ambiguïté :
- « des suicides ou des tentatives de suicides, dont on peut penser qu’ils sont exclusivement liées à des situations de vie professionnelle …
- Le taux d’absentéisme pour maladie atteint des seuls sans précédent ;
- Les accidents de travail et les maladies professionnelles sont en très fortes augmentations ;
- Le mal être au travail touche tous les niveaux opérationnels de l’entreprise ;
- Les agents de la distribution sont confrontés à des situations d’épuisement physiques et psychiques. Cela est lié aux nouvelles organisations … Ainsi la Poste crée des inaptes physiques et psychiques ... ».
Depuis cette lettre très médiatisée, après quelques moments d’hésitation, c’est le branle bas de combat dans le landerneau de la Poste. Il faut montrer rapidement au pouvoir politique, aux médias (surtout après France Télécom), aux postiers que la Poste se soucie de la santé de ses agents !
Un accord sur la santé au travail massivement signé serait donc à même de calmer les esprits.
Mais pour FO, un accord, par définition, c’est un compromis actant des décisions concrètes.
Or, dans cet accord qui nous a été soumis, il n’y a rien sinon qu’une litanie de bonnes intentions, du style :
« …Un dispositif d’échange de bonnes pratiques sera mis en place dans chaque métier, les plans de formation au management et à la conduite du changement seront renforcés… etc… etc … ».
Ou encore :
« … L’évaluation des risques professionnels est inscrite dans le Code du travail (article 4121-1 à 4) ». Nos camarades de France Télécom soumis pleinement au code du travail peuvent hélas témoigner que c’est un pis aller. Il faut aller beaucoup plus loin.
Et manifestement, la Direction générale de la Poste n’a pas trouvé assez de syndicats pour signer un texte qui n’est rien d’autre qu’une coquille vide, un accord alibi.
Ce que veut FO, c’est du concret, des décisions fortes qui actent un changement de politique vis-à-vis des postiers, et donc capable d’inverser la tendance à la détérioration de nos conditions de travail et de vie, capable de mettre un terme à la souffrance au travail.
Pour FO, la Poste doit s’engager sur :
- un moratoire sur les réorganisations en cours (la Poste continue comme si de rien n’était);
- le respect de l’accord ARTT de 99 prévoyant l’organisation des régimes de travail en cycles générant des RTT (la Poste casse tout);
- le maintien des RH de proximité (la Poste fait le contraire reprenant ainsi une organisation (les CSRH) qui a mené France Télécom à la situation humaine catastrophique qu’on connaît aujourd’hui) ;
- l’arrêt du management par la terreur ou autres brimades et humiliations (des exemples pleuvent tous les jours touchant les exécutants comme les encadrants) ;
- l’arrêt des pressions au quotidien (brief, débrief) autour d’objectifs souvent disproportionnés, voire inatteignables (à l’initiative de FO, la chaîne commerciale vient de faire, le 5 octobre, une grève d’ampleur) ;
- le reclassement des agents devenus inaptes ou dont le poste a été supprimé (la Poste licencie les salariés sans vergogne) ;
- l’arrêt à la distribution de la sécabilité, source de tant de maux chez les facteurs (la Poste n’arrête pas d’en rajouter) ;
- l’interdiction pure et simple des mobilités forcées (pour la Poste, c’est marche ou crève, direction placard);
- Les recrutements nécessaires permettant à nos services d’accomplir leurs missions (la qualité : la Poste ne fait qu’en parler …) ;
- un nombre précis d’embauches de médecins de prévention et d’assistantes sociales (la Poste ne comble même pas les postes vacants) ;
- le maintien des CHSCT de proximité (la Poste supprime 90% des CHSCT, y compris les CHSCT Nationaux de métier, y compris le CHSCT national transverse).
La côte d’alerte est largement dépassée !
La Poste se propose d’accompagner la souffrance au travail.
FO exige son éradication !
N’acceptons plus la déshumanisation de nos conditions de travail !
Refusons de devenir un France Télécom bis !