La Poste : Actionnariat salarié et Budget réalisé 2011, au Conseil d’administration, 641 millions d’euros pour 2011 et 1,6 %
d’augmentation pour les postiers au budget réalisé 2011 et l’actionnariat salarié d’ici la fin du premier semestre 2012.
Malgré la crise économique et financière, le budget réalisé 2011 est au dessus des objectifs fixés ainsi que de la trajectoire
réactualisée du plan Ambition 2015 si cher au président de la Poste. Ces résultats sont dus une fois encore à la sueur des personnels, qui ont fait face une fois de plus aux milliers de
suppressions d’emplois, plus de 6700 au 1er semestre, et certainement près du double en cette fin d’année. Un personnel à qui La Poste promet de l’actionnariat, alors qu’il revendique avec
l’ensemble des organisations syndicales une juste et légitime augmentation de salaire, bien au-delà des propositions actuelles.
Avec un résultat d’exploitation estimé à 641 millions d’euros pour 2011 soit + 8,9 % par rapport à
2010, des objectifs 2011 dépassés dans tous les métiers et une génération de cash largement supérieur à l’objectif, 283 millions d’euros contre 78 prévus, La Poste a les moyens de proposer une
réelle revalorisation des salaires et des primes. Des résultats fragilisés par le contexte actuel. Dans ce contexte le budget 2012 présenté au Conseil d’Administration a pour objectif
l’augmentation du chiffre d’affaire et du résultat d’exploitation, et en cela une augmentation du taux de distribution pour les actionnaires que sont l’État et la CDC de 25 % à 30 %. Encore eux
!!!
Mais aussi un budget 2012 dans l’affichage dans «l’excellence de l’exécution des missions des services publics» où les chiffres
qui nous sont présentés comme les 87,5 % de J+1 , loin du vécu des usagers à ce sujet, ou encore dans «la responsabilité sociétale et environnementale», que contredit la commande de 300 scooters
taiwanais venant grandement entacher les dires gouvernementaux «fabriquons et achetons français».
Un budget qui laisse interrogatif, puisqu’il ne tient pas compte des élections 2012 et de ce que génèrent 4 tours de scrutins, ni
de l’impact de la nouvelle filiale de La Banque Postale appelée à gérer les prêts aux collectivités locales, sans compter, les risques sur les titres souverains de la zone euro dont La Banque
Postale est détentrice. La surestimation de la baisse des volumes courriers, reste pour la Poste un appui pour continuer à faire des suppressions d’emplois en nombre ? Nombre de suppressions
d’emplois largement dépassé en 2011.
Un budget qui vogue sur l’augmentation du capital de La Poste, pour faire face «aux risques bancaires et à là croissance externe»
alors que cet apport devrait servir au développement du Service Public et à l’amélioration des conditions salariales et de travail du personnel.
Actionnariat salarié
La troïka postale (Etat, Caisse des dépôts et Direction de La Poste) a voté lors du Conseil d’Administration du 21 décembre 2011
la poursuite de son projet de mise en place de l’actionnariat salarié d’ici la fin du premier semestre 2012. Elle reste donc figée sur une position purement dogmatique qui va à l’encontre de
l’augmentation du pouvoir d’achat et des salaires, du développement de l’emploi et de l’amélioration du service public. Comme tout projet d’actionnariat salarié, il génère donc de nombreux
dangers et va peser sur l’évolution de La Poste avec dans un premier temps, une nouvelle ouverture du capital de 2% et qui sera suivie d’autres, ce qui représente un pas supplémentaire vers la
privatisation.
Ce projet qui se doit d’être intégré dans un contexte économique et financier très dégradé, avec un pays qui rentre en récession
et avec une crise majeure des dettes souveraines qui plombe de plus en plus les résultats du Groupe, génère également de nombreux dangers et va peser sur l’évolution de La Poste avec un pas
supplémentaire vers sa privatisation.
Il porte en lui en effet :
1- L’augmentation de la part aléatoire des rémunérations et bride les augmentations de salaire,
2- Il instaure de nouvelles inégalités de rémunération entre les salariés,
3- Il transfère une partie du risque propre aux investisseurs vers les salariés sans leur conférer aucun pouvoir décisionnel sur
les projets de La Poste,
4- Il pénalise les stratégies de gestion à long terme par l’immixtion des exigences financières des actionnaires,
5- Il aggrave l’individualisme patrimonial contre les systèmes de solidarité,
6- Il décharge La Poste de ses obligations sociales par de nouvelles exonérations de cotisations,
7- Enfin, les emplois vont être encore plus considérés comme première variable d’ajustement avec la nouveauté que les salariés
actionnaires voteront eux même en Assemblée Générale des exigences de rentabilité toujours plus élevées. On toucherait alors au paradoxe de ceux qui voteraient leurs propres suppressions
d’emplois. Comme d’habitude, nous sommes devant un projet qui va à l’encontre du renforcement du service public postal en tant que réponse aux besoins de la population et qui ne répond en rien
aux attentes des postiers.
Le gouvernement, la CDC et la Direction de La Poste persistent dans une démarche jusqu’au-boutiste
alors qu’il y a quelques semaines à peine, le Conseil d’Administration de Véolia a préféré remballer en catimini son projet
d’actionnariat salarié, quant aux dirigeants du Crédit Agricole qui ont voulu aller jusqu’au bout en septembre, ils ne peuvent que constater aujourd’hui le bide complet de leur opération.
On ne peut que réfuter l’argumentation que ce serait une soi disant volonté des parlementaires qui ont inscrits
l’actionnariat salarié à La Poste dans le texte de loi. Il s’agit en effet d’une simple possibilité et en aucun cas d’une obligation.
On en peut que s'opposer à la poursuite d’un projet à risques non seulement pour le personnel mais aussi pour La Poste et.
ont réaffirmé avec force que dans le cadre du débat sur une autre répartition des richesses, il doit être répondu aux revendications des postiers par des augmentations de salaire immédiates, des
créations d’emplois stables et bien rémunérés, avec une amélioration conséquente des conditions de travail qui puisse mettre enfin l’humain au centre des préoccupations du Groupe La
Poste.
Publié par LE RACO MARSEILLE