INFO : Le rapport Kaspar va prôner un pilotage plus resserré pour La Poste
La commission présidée par l'ancien leader de la CFDT doit communiquer aujourd'hui aux organisations syndicales ses préconisations sur l'évolution des conditions de travail à La Poste, suite aux suicides de salariés qui ont marqué l'entreprise.
Le « grand dialogue » arrive à son terme. Après quatre mois de travaux, c'est aujourd'hui que Jean Kaspar va communiquer aux organisations syndicales les propositions élaborées par la commission qu'il a présidée pour améliorer les conditions de travail à La Poste, à la suite de suicides d'employés qui ont endeuillé l'entreprise en début d'année.
Après avoir recueilli les remarques des représentants des salariés, l'ancien leader de la CFDT remettra son rapport final le 11 septembre. Jean-Paul Bailly, le président de La Poste, recevra dans la foulée (le 14 septembre) les syndicats pour leur indiquer les suites concrètes qu'il y donnera.
Espoirs et scepticisme
Si la démarche confiée à Jean Kaspar a fait naître des espoirs chez certains postiers, elle a aussi suscité beaucoup de scepticisme, entraînant des commentaires amers sur Internet à propos du « grand monologue ».
Pourtant, le travail effectué par la commission Kaspar ne semble pas se limiter à des mesurettes. Selon certains proches du dossier, la version présentée demain comporterait quatre lignes directrices, et ferait état de huit chantiers à mener. Le texte préconiserait notamment de faciliter les mobilités intermétiers. Il recommanderait aussi, au vu de la pyramide des âges de la population des fonctionnaires (dont la moyenne d'âge avoisine les 50 ans), l'ouverture urgente d'un chantier sur les conditions de travail et la lutte contre la pénibilité. Le rapport prônerait également un renforcement des services ressources humaines au plus près du terrain, afin de permettre une gestion personnalisée.
Gouvernance
Surtout, le texte devrait aborder le sujet de la gouvernance, ce qui est très rare pour un travail consacré à la prévention des risques psychosociaux. Le diagnostic posé est que la « métiérisation », un terme maison destiné a décrire l'autonomie de gestion accordée aux différents métiers du groupe (courrier, banque...), est allée trop loin. Selon un proche du dossier, le rapport préconise donc un « pilotage plus resserré » de l'entreprise publique. Pour l'Unsa-Postes, la question est désormais de savoir si le « corporate » (c'est-à-dire Jean-Paul Bailly) voudra, ou pourra, imposer ce changement de pratiques à ses patrons de métiers.
Mais pour les syndicats, les conséquences du rapport Kaspar ne seront sans doute jugées qu'à une seule aune : sa capacité à freiner la diminution des effectifs. « Sur le seul premier semestre 2012, 4.217 postes ont été supprimés, fait valoir Bernard Dupin, représentant CGT des salariés au conseil d'administration. Si l'on continue à baisser à ce rythme les emplois et à vendre le patrimoine, La Poste va finir par mourir en bonne santé ! » C'est sans doute sur ce point que les organisations syndicales seront le plus attentives aux annonces de Jean-Claude Bailly le 14 septe mbre.
L. S. ( Lionel Steinmann)
Source : http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/dossier/ publié le 04/09