Ce qui devait arriver, arriva: La Poste se voit refuser de nombreux agréments de ses Services Sécurité Santé au
Travail
Conformément au Code du travail, les services de Santé au Travail de La Poste doivent recevoir l’agrément de la DIRECCTE
(Inspection du Travail) pour pouvoir fonctionner.
Dans plusieurs territoires ou NOD, cet agrément a été refusé à La Poste.
La Poste qui se targue d’avoir une politique santé au travail efficace avec une organisation bien rôdée est loin d’être exemplaire
!
Les principales causes de refus retenues par le directeur régional du travail
sont les suivantes :
• Absentéisme aux rendez-vous médicaux, jusqu’à 40 % d’absence…
• Absence de visite de reprise.
• Absence de visibilité de l’action du médecin sur le milieu du travail.
Au passage, on notera que si La Poste avait un tant soit peu tenu compte du courrier de l’Association des Médecins du travail en
2010 qui indiquait déjà ces mauvaises pratiques, nous n’en serions pas là…
Malgré ces rappels à l’ordre « institutionnels », La Poste ne semble pas vouloir changer son fusil d’épaule en se donnant les
moyens d’une politique SST digne de ce nom.
Pour preuve:
À l’occasion de la présentation du dispositif à la Commission Nationale Sécurité Santé au Travail (CNSST), la Direction de la Sécurité Santé au
Travail de La Poste a présenté le profil idéal du « salarié» susceptible d’exercer une fonction de protection et de prévention des risques professionnels. Nous étions légitimement en droit de
penser que les Coordonnateurs possédant l’habilitation d’Intervenant en Prévention des Risques Professionnels (IPRP) et qui sont expérimentés allaient être nommés sur cette fonction ! Et bien
non… cela n’a pas toujours été le cas !
Face à nos interrogations, La Poste a tenté de se justifier, expliquant qu’avec quelques heures de formation cela suffirait pour
permettre à n’importe quel postier d’exercer l’activité! De plus, elle nous faisait remarquer que les textes ne l’y obligeaient aucunement, que la nomination des IPRP pourrait à la limite se
justifier uniquement dans le cas des
services de médecine inter-entreprise… Bla Bla Bla…. Au passage nous rappelons à La Poste que l’employeur doit désigner cette personne
après avis du CHSCT. Or, il semble qu’elle l’ait oublié.
Il serait également intéressant de connaître l’avis du médecin coordonnateur de La Poste sur cette question, étrangement
silencieux.
L’Inspection du Travail a également pointé du doigt l’absence de travail pluridisciplinaire en constatant notamment que les APACT étaient
peu sollicités, que leurs rapports n’étaient pas toujours transmis aux médecins de prévention…
Il est aisé de deviner les raisons: les APACT mettent le doigt là où ça fait mal et cela dérange!
De même, l’Inspection du Travail a souligné l’insuffisance de formation de la filière!
Par ailleurs, que penser de cette pratique de La Poste qui consiste à ignorer volontairement dans ses statistiques annuelles le nombre de
jours d’arrêt en cours liés aux accidents de l’année précédente?
Par exemple: un agent se casse une jambe le 28 décembre 2011 et est
arrêté 45 jours. La Poste omettra de comptabiliser les
jours d’arrêt 2012 sous prétexte que l’accident a eu lieu en 2011… Autrement dit, La Poste minore ses statistiques 2012 de 42
jours!
Dans ces conditions, nous accordons aucune crédibilité à la communication faite par La Poste, selon laquelle le nombre de jours d’arrêt
de travail suite à accident a fortement baissé MENSONGE…
À FORCE OUVRIÈRE, NOUS EXIGEONS :
- des moyens de remplacement pour permettre à chaque agent d’avoir une visite médicale dans les
délais,
- la mise en place de coordonnateurs de prévention formés et indépendants, disposant tous de la qualification
IPRP,
- l’application systématique des recommandations émises par les médecins du travail,
- la formation de tous les acteurs de la prévention,
- La mise en place d’un système d’information SST fiable et vérifiable.
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