La publication des résultats semestriels de La Poste prolonge, sans surprise, la tendance affichée en 2013 : des progressions limitées dans la plupart des domaines et un recul chronique du premier contributeur en chiffre d’affaire, le courrier.
Ainsi le résultat d’exploitation (REX) : 482 M€, est en retrait de -2.3% par rapport au premier semestre 2013 et le résultat net s’établit à 355M€ soit -10.35%.
Rappelons que l’appréciation correcte de ces chiffres doit être relativisée à l’aulne du CICE, contribution estimée à 171 M€ pour la période de référence. Si les branches d’activité pâtissent des revers économiques du pays, elles subissent aussi les conséquences du peu d’entrain manifesté par l’Etat pour compenser le coût des missions de service public dévolues à La Poste. Au risque de placer l’entreprise, à moyen terme, dans une situation financière intenable.
Le REX de la branche Service-Courrier-Colis fléchit de -12.5% sachant que celui du colis proprement dit progresse de +13.9%. Le REX du courrier papier poursuit son déclin (-19%).
En revanche, Géopost, qui regroupe le colis express, majoritairement à l’international, progresse de plus de 20%, en dépit de situations contrastées selon les pays : DPD Allemagne est à la peine tandis que DPD UK progresse de 33,7%.
De son côté le REX de La Banque Postale poursuit sa marche en avant : 10.68%. Cette évolution est toutefois freinée par l’atonie de la consommation et des taux d’intérêt obligataires peu rémunérateurs.
La résistance relative de La Poste, dans un contexte difficile, s’explique aussi par la compression des charges. Or ce tour de vis ne pourra s’étendre à l’infini, qu’il s’agisse de dépenses de fonctionnement ou de personnel. A cet égard, on ne peut qu’être interpellé par la baisse importante des effectifs due au non remplacement des départs en retraite : moins 5285 emplois en 6 mois, soit plus que pour toute l’année 2013 ! Les départs « naturels » valent sans doute mieux qu’un « gigantesque plan social à La Poste » selon la formule malheureuse du Secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat et à la simplification. L’idée d’un plan social cheminerait-elle dans certains esprits ?
FO estime que la décision d’augmenter le prix du timbre a aussi le mérite d’alerter sur la véritable situation de La Poste. La direction de L’entreprise, soutenue par l’Etat actionnaire, souhaiterait-t-elle dire aux Français que La Poste est en difficulté ? D’ailleurs, des voix gouvernementales ne disent-elles pas que la viabilité de La Poste est en cause ?
Le problème économique et social prend dès lors une dimension politique. Le Gouvernement serait avisé d’en prendre très rapidement la mesure.