Côté CADRES – La négociation annuelle obligatoire (NAO) sur la rémunération arrive bientôt…
Certains cadres n’auront pas besoin d’être défendus…
FO est un syndicat indépendant, non seulement à l'égard du patronat mais aussi des partis ou des gouvernements.
Certains cadres n’auront pas besoin d’être défendus…
La Poste a présenté ses propositions sur les conditions de travail des facteurs et de leurs encadrants lundi 21 novembre. Pour FO, elles sont « largement insuffisantes ».
La Poste a supprimé 3 000 à 5 000 postes de facteurs par an depuis 2005. Motif invoqué : la baisse du volume du courrier. Mais, en réalité les agents subissent une totale inadéquation entre les effectifs et la charge de travail réelle.
Confrontée depuis plusieurs mois à une multiplication des conflits dans les bureaux de poste, allant de plus en plus souvent jusqu'à la grève, et à une médiatisation de la souffrance au travail des facteurs après plusieurs cas de suicides,la direction a accepté le 26 octobre dernier de suspendre les réorganisations de services en cours jusqu'à la fin de la négociation sur les conditions de travail des facteurs et de leurs encadrants, à savoir le 14 décembre. Elle a ainsi répondu à une demande de l’ensemble des organisations syndicales.
En revanche les premières propositions remises lundi par la direction aux organisations syndicales sont largement insuffisantes, estime FOCom.
Dans l’immédiat, la « priorité des priorités est de combler par des emplois pérennes les postes laissés vacants (notamment après des départs en retraite non remplacés ndlr) et d’équilibrer la force de travail avec la charge de travail réelle », explique Martine Buty, chargée du secteur courrier à la fédération FOCom. Cela, souligne-t-elle, « exige d’étudier la charge de travail de manière honnête, c’est-à-dire, tournée par tournée ».
La direction évoque la possibilité d’un millier d’embauches pour remplacer les postes laissés vacants. « C’est un pansement sur une jambe de bois », dénonce la fédération FO, rappelant que cela ne ferait au final que dix embauches par département en moyenne. Des embauches dont, de surcroît, la direction ne précise pas sous quel type de contrats elle compte les concrétiser.
Au-delà du comblement des postes vacants que FO réclame en urgence, il restera à négocier une véritable reconnaissance du travail des facteurs et de leurs encadrants de proximité, par une valorisation professionnelle, ce qui passe aussi par la rémunération. Et de ce point de vue, « les premières propositions de la direction ne répondent pas non plus aux attentes des agents », indique Martine Buty.
Par exemple, La Poste propose de créer une nouvelle fonction, celle de « facteur polyvalent ». Or celle-ci existe déjà en réalité. Il s’agit du facteur rouleur qui remplace les absents sur un site. Cela ne serait qu’un changement de dénomination. Pour FO, la seule façon de professionnaliser cette fonction de remplacement est de lui accorder un niveau de classification supérieur, avec la rémunération correspondante.
Autre pierre d’achoppement : la coupure méridienne, déjà en application dans beaucoup d’endroits mais que que la direction voudrait imposer à tous les facteurs. Ceux-ci voient pour la plupart d’un très mauvais œil cette réorganisation de leurs temps de travail qui provoquerait un chamboulement de leur vie de famille et un manque à gagner financier pour beaucoup, dans la mesure où ils devraient désormais se restaurer à l’extérieur de chez eux, en particulier lorsqu’ils travaillent en zone rurale où La Poste ne dispose pas de cantines.
Enfin du point de vue de la qualité du service rendu, beaucoup d’usagers doivent s’attendre à ne recevoir leur courrier qu’en fin de journée, ce qui peut être pour le moins gênant, en particulier pour les abonnés à la presse quotidienne.
Mais si d’autres organisations syndicales (CGT, Sud et UNSA) ont quitté la table des négociations, la fédération FOCom a refusé « d’abandonner les agents à leur sort ». Il faut considérer les propositions de la direction comme une base de discussion explique Martine Buty, ajoutant : « nous voulons des mesures immédiates pour atténuer dans un premier temps la souffrance actuelle, et ce n’est pas en quittant la table de négociations qu’on va y arriver ». Le secrétaire général de FOCom, Philippe Charry, résume : « nous allons tirer tout ce que nous pourrons de cette négociation ».