Voilà, le décret publié en douce un dimanche, en résumé, dès le 1er septembre c'est le retour au travail y compris pour les personnels vulnérables !
L'accord à la Poste arrive lui aussi à terme au 31 août. On attend la décision de La Poste en la matière, notamment la prolongation ou pas de l'accord qui se termine…
Aucune mesure supplémentaire de protection pour ces personnels, comme si le risque COVID-19 n'avait jamais existé ! Honteux !
Il peut cependant y avoir des exceptions pour les pathologies suivantes:
🔴 Être atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie)
🔴 Être atteint d'une immunodépression congénitale ou acquise :
🔴 Médicamenteuse : chimiothérapie anticancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ;
- infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ;
- consécutive à une greffe d'organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ;
- liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;
🔴 Être âgé de 65 ans ou plus et avoir un diabète associé à une obésité ou des complications micro ou macro-vasculaires
🔴 Être dialysé ou présenter une insuffisance rénale chronique sévère.
Nous restons disponibles si vous avez des questions...
Autopsie d’une section névralgique : le conseil d’administration du Groupe La Poste
Le conseil d’administration définit la politique générale du Groupe, ses orientations stratégiques, économiques, financières ou logistiques. C’est l’instance politique et stratégique du groupe, sachant que les choix de mise en œuvre relèvent du PDG et de son comité exécutif (COMEX). Ainsi les plans stratégiques, le contrat d’entreprise (ancien contrat de plan), les budgets sont discutés et votés par le conseil d’administration. Il en va de même pour les opérations financières ou les prises de participation dans les sociétés à partir d’un certain montant. Les différents contrats déterminant les missions de service public confiées à La Poste, sont discutés et votés par le conseil d’administration.
Histoire et fonctionnement : décryptage d’une instance ambivalente
En 1983, le gouvernement de Pierre Mauroy a fait voter la loi dite de « démocratisation du secteur public ». Cette loi stipule que toute entreprise où l’État ou une personne publique détient la majorité du capital est dotée d’un conseil d’administration dont le tiers des membres est composé de représentants du personnel. À l’époque, il s’agissait de s’inscrire dans un courant « participatif » lancé par les lois Auroux de 1982 pour le secteur privé, tandis que dans l’administration la refonte des différents statuts de la Fonction Publique était mise en œuvre en 1983-1984 dans le sens d’un élargissement des droits du fonctionnaire.
Le personnel est représenté par les syndicats, à tous les échelons de l’entreprise, aussi bien au sein des instances officielles qu’à travers l’action quotidienne. À l’exception des restrictions liées à la confidentialité, la parole des administrateurs est libre et leur indépendance est réputée totale. Il est interdit à l’entreprise de tenir compte des positions prises par un administrateur dans l’exercice de son mandat pour influer sur sa carrière professionnelle. La liberté de jugement de l’administrateur est considérée comme nécessaire. Il va de soi que cette autonomie intellectuelle doit tenir compte des liens qui unissent l’élu(e) à son syndicat. Ces liens doivent reposer sur une confiance naturelle, compte tenu des questions de confidentialité.
La présence au conseil d’administration présente une certaine ambiguïté : le personnel élit des représentants soutenus par les syndicats, mais ces représentants ne sont pas habilités à y négocier ou à porter, comme délégués, une part des revendications. Sauf que rien ne les empêche d’évoquer lesdites paroles et revendications. N’oublions pas un autre non-sens : le fait de rendre compte à ses électeurs tout en étant contraint à la confidentialité… De plus, si on s’inscrit dans la perspective d’une efficacité « brute », comment sept personnes, pour autant qu’elles partagent la même position sur certains points (pas facile entre FO, CGT, SUD, CFDT…) pourraient-elles contrer les 14 voix organisées des actionnaires ?
Mais alors, en quoi est-ce vraiment nécessaire ?
Si on résume tous ces éléments, on pourrait penser que le fait de siéger dans cette instance relève davantage d’une opération de communication de la part de l’entreprise, en affichant l’inclusion des représentants des salariés à l’intérieur de la plus haute sphère décisionnelle de l’entreprise. Cependant, il est impératif de siéger partout où les intérêts des salariés sont en jeu. Notre isolement concourrait à laisser les travailleurs à leur « triste sort », en faisant d’eux une simple variable d’ajustement uniquement comptable, à la merci des pires aventures. FO refuse d’être cataloguée d’irréaliste ou d’irresponsable car nous ne cautionnerions pas un modèle dominant et que nous ne chercherions pas à améliorer la situation des salariés en étant à l’écart de la réalité. Mais allons plus loin : C’est utile parce qu’elle permet aux postières et aux postiers d’être mieux informés des tenants et aboutissants de la politique et de la stratégie de l’entreprise, mieux comprendre la situation réelle alors que la « presse » interne diffuse un discours plus proche de la propagande que de l’information. C’est utile parce que, à maintes reprises, sur des petits sujets comme sur des grands, les administrateurs salariés, de concert ou en ordre dispersé, ou non, par le seul poids de la valeur des arguments, ont su infléchir des décisions voire les rapporter (ex. renoncement au projet d’actionnariat salarié…). C’est utile parce qu’un syndicat représentatif n’ayant plus d’élu au conseil serait considéré comme étant en voie de marginalisation. C’est utile parce que, aux yeux de FO, un administrateur salarié doit aussi montrer aux représentants des pouvoirs publics et du patronat que la Confédération sait tenir sa place, en tous lieux et en toutes circonstances.
En d’autres termes et selon FO, l’administrateur salarié à plusieurs vocations : il est comptable des voix qui l’ont élu, il représente les travailleurs et sa Fédération mais il est aussi ambassadeur de Force Ouvrière face aux autorités économiques et politiques.
Tel Machiavel, La Poste saisit l’opportunité de la pandémie liée au covid pour faire du sous effectif dans les PIC un mode de gestion quotidien. Sans aucun complexe, elle entend faire payer aux postières et postiers les effets économiques de la crise sanitaire sur le chiffre d’affaires de l’entreprise.
Quel bel acte de management…Est-ce cela le prix de la reconnaissance de leur engagement collectif ?
La Poste avait déjà institué la mise en place d’une gestion « au fil de l’eau » avec CDD et intérimaires pour faire passer le trafic dans les périodes les plus tendues. Désormais, les périodes les plus tendues c’est tous les jours et sans l’appoint des emplois précaires ! Nous avions combattu en son temps cette gestion déjà peu respectueuse des salariés.
Avec les conséquences de la pandémie, La Poste a trouvé pire.
Les prises de congés et autres absences ne sont que très peu remplacées et ce sont les conditions de travail des agents qui en pâtissent : la poly-activité devient la règle, les positions de travail sont laissées à découvert, on court d’un chantier à un autre. La priorité consiste à garantir « l’alimentation machine », alors on n’hésite pas à déplacer les agents du tri manuel ou de l’ensachement au pilotage d’une TTF (Trieuse Tous Formats) ou d’une MTI (Machine de Tri Industriel) qu’il faut aussi décaser, sans oublier l’alimentation de la TPF (Trieuse Petit Format) et de la TOP (Trieuse d’Objets Plats).
Constamment, on déshabille Pierre pour habiller Paul…
Force Ouvrière exigele retour de toutes les positions de travail nécessaires.
Alors que la crise sanitaire n’épargne pas les comptes de la Poste, l’intégration de la CNP dans le groupe (opération « Mandarine ») permet toutefois d’afficher un résultat positif au 1er semestre 2020, soit un bénéfice net de 2,315 milliards d’euros. Sans cette opération, le groupe afficherait un résultat net de -1,225 milliard, soit un résultat d’exploitation de -241 millions. Par ailleurs, le PNB de la Banque Postale est stable, avec une évolution positive envers les entreprises et le territoire, sur Banque Privée Européenne (BPE) et Ma French Bank.
Mais, pour La Poste, cet affichage comptable ne reflète ni la réalité économique de l’entreprise, ni ses difficultés, en l’occurrence au sein de la branche « courrier » dont les volumes ont chuté de 26 % en un an, soit une baisse du chiffre d’affaire de plus d’un milliard. Les semaines de crise sanitaire ont donc vu une accélération de cette baisse structurelle, atteignant la cible prévue pour 2024. Malheureusement, l’explosion des volumes de colis (+ 20% de croissance sur GeoPost et Colissimo) ne compense cette baisse que partiellement.
Les dirigeants ont été on ne peut plus clairs : la Poste ne pourra plus assurer le service universel seule (distribution du courrier). Ainsi, une réflexion sur la question vient de s’ouvrir à travers le comité de service public du conseil d’administration qui transmettra ensuite son dossier, entre autres, à l’État et l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).
Il faut avant tout rappeler que si le métier du courrier est dans une telle situation, la crise sanitaire n’est pas la seule responsable ; la chute de l’activité se conjugue avec un désengagement chronique de l’État depuis des années, notamment quant au financement des missions de service public en général et du courrier en particulier. Nul besoin d’un comité public dès lors que l’État prend ses responsabilités en finançant et en soutenant ce que l’on considère comme un service indispensable à la Nation. La crise nous l’a démontré.
Depuis des années, les postiers font les frais de cette politique à travers d'incessantes réorganisations dégradant leurs conditions de travail et fragilisant leurs emplois. Il ne faudrait pas que, de surcroît, ils doivent en plus payer l’addition! Parallèlement au débat sur l’avenir du service public, son financement et ses emplois et la question des rémunérations des postiers doit être posée. En effet, l’annonce par le président d’un plan d’économie (sans en dévoiler la teneur) pour compenser le milliard perdu, s’accompagne déjà d’un premier coup de canif dans leur pouvoir d’achat, avec un éventuel intéressement à 0 pour 2021.
La crise ne doit pas se payer en piochant dans les poches des postiers ! L’urgence est de se battre pour le maintien des emplois, l’augmentation des salaires et la garantie de conditions de travail décentes.
Alors que la crise sanitaire n’épargne pas les comptes de La Poste, l’intégration de la CNP dans le Groupe (opération « Mandarine ») permet toutefois d’afficher un résultat positif au 1er semestre 2020, soit un bénéfice net de 2,315 milliards d’euros. Sans cette opération, le Groupe afficherait un résultat net de -1,225 milliard soit un résultat d’exploitation de -241 millions. Par ailleurs, Le PNB de la Banque Postale est stable avec une évolution positive vers les entreprises et les territoires, sur BPE (Banque Privée Européenne) et Ma French Bank.
Mais pour La Poste, cet affichage comptable ne reflète ni la réalité économique de l’entreprise ni ses difficultés, en l’occurrence au sein de la branche Courrier dont les volumes ont chuté de 26% sur 1 an, soit une baisse du chiffre d’affaire de plus d’un milliard. Les semaines de crise sanitaire ont donc vu une accélération de cette baisse structurelle, atteignant la cible prévue pour…. 2024. Et malheureusement, l’explosion des volumes du colis, + 20% de croissance sur GeoPost et Colissimo, ne compense que partiellement cette baisse.
Les dirigeants ont été, on ne peut plus clairs : La Poste ne pourra plus assurer seule le service universel (distribution du courrier). Ainsi, une réflexion sur la question vient de s’ouvrir au travers du comité de service public du Conseil d’Administration qui transmettra ensuite son dossier entre autres, à l’État et l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes).
Pour FO Com, il faut avant tout rappeler que si le métier du Courrier est dans une telle situation, la crise sanitaire n’est pas seule responsable ; la chute de l’activité se conjugue avec un désengagement chronique de l’État depuis des années, en particulier quant au financement des missions de service public en général et du courrier spécifiquement. Nul besoin d’un comité public dès lors que l’Etat prend ses responsabilités en finançant et soutenant ce que l’on considère comme un service indispensable à la Nation ! La crise nous l’a démontré.
Depuis des années, les postiers font les frais de cette politique au travers de réorganisations incessantes dégradant leurs conditions de travail et fragilisant leurs emplois. Il ne faudrait pas qu’en plus, ce soit eux qui, une fois de plus, payent l’addition! En parallèle au débat sur l’avenir du Service public, son financement et ses emplois, la question des rémunérations des postières et postiers doit être posée. En effet, l’annonce par le Président d’un plan d’économie (sans en dévoiler la teneur) pour compenser le milliard perdu, s’accompagne d’ores et déjà d’un premier coup de canif dans leur pouvoir d’achat avec un possible intéressement à zéro pour 2021.
C’est pourquoi, FO Com appelle tous les postiers à se faire entendre en revendiquant la reconnaissance de leurs engagements. La crise ne doit pas se payer en piochant dans leurs poches ! L’urgence est de se battre pour le maintien des emplois, l’augmentation des salaires et pour la garantie de conditions de travail décentes.
FO Com agit en ce sens aux côtés de tous les personnels !
FO Com s’est pleinement investie dans l’accord de 2018 et continue de s’investir pour sa nécessaire évolution. Faut-il rappeler à La Poste que durant la crise sanitaire, le fonctionnement de l’entreprise a pu notamment être garanti en élargissant les possibilités d’exercice du travail à domicile. Pour nous, ce qui s’est fait dans l’urgence doit maintenant faire l’objet de négociations pour asseoir et sécuriser ces nouvelles modalités de travail.