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FOcom Poste 06

Communiqué du 29/08/2011 : Banque Postale - les leçons du piège grec...

30 Août 2011, 06:43am

Publié par FOcom Poste 06

Il est étonnant que certains s'étonnent d'apprendre que la Banque Postale accuse une perte de 158 millions d'euros du fait de son exposition à la dette grecque. Amputant ainsi de -21% le résultat semestriel de La Poste. Sur la même période 6759 emplois ont été supprimés.

En effet, il suffisait de consulter les documents officiels pour découvrir que, fin 2010, les créances que la banque publique détenait sur la Grèce, l'Irlande, l'Italie, le Portugal et l'Espagne s'élevaient à 8,622 milliards d'euros. « Pas comme les autres » eu égard à ses missions d'intérêt général, La Banque Postale se comporte « comme les autres » lorsqu'il s'agit de placer ses disponibilités. Peut-on s'en offusquer aujourd'hui, s'agissant de placements dits « souverains »,  réputés il y a peu comme les plus sûrs qui soient ?

Plutôt que de prononcer des condamnations rétroactives, il importe maintenant d'envisager lucidement l'avenir. Par chance, les échéanciers de remboursement des titres détenus sur les pays à risque sont censés, dès cette année, ramener l'exposition de La Banque Postale à un étiage acceptable. Les déconvenues possibles seraient ainsi limitées.

En revanche, la restructuration « volontaire » de la dette grecque, issue du Conseil européen du 21 juillet, outre leur décote initiale, laisse les avoirs de La Banque Postale à la merci de nouvelles vicissitudes du dossier hellène. Pour Force Ouvrière communication, les vices intrinsèques de la Zone euro et la fuite en avant des plans de sauvegarde successifs devraient convaincre la France de s'émanciper d'une réglementation européenne nocive. Celle-ci cantonne le niveau d'engagement des prêteurs à l'égard de leur propre pays. Pour Force Ouvrière, chaque institution financière, chaque ressortissant, devrait pouvoir répondre aux sollicitations obligataires de son Etat respectif. A l'avenir c'est auprès de la France que La Banque Postale devrait, si cela est nécessaire, souscrire des emprunts publics. Elle contribuerait ainsi à minorer le rôle des agences de notation, baromètre douteux des spéculateurs internationaux. Il faut renationaliser la dette publique. Telle est la première leçon à tirer.

La seconde leçon repose sur une prise de conscience : la France est le seul pays en Europe qui dispose de deux institutions financières publiques puissantes et complémentaires, couvrant l'ensemble des sphères économiques et sociales : La Poste et la Caisse des dépôts et Consignations. Elles représentent une force de frappe considérable pour contrer la récession en marche. Elles constituent, de fait, un espace financier public à la fois souple et solide, à même de protéger les particuliers, en termes d'emploi et d'accessibilité bancaire ; d'impulser une relance industrielle désormais vitale ; enfin, de garantir l'indépendance de la République, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Cette alliance salutaire portera ses fruits si les pouvoirs publics veillent à accélérer en ce sens les actions conjointes de La Poste et de la CDC, dans le respect de l'identité et de la vocation de chaque organisation.

Quoiqu'il en soit, FO COM estime que la responsabilité sociale de La Poste ne saurait s'accommoder de suppressions d'emploi et d'investissements non-prioritairement voués à l'intérêt général. C'est à cette aune que l'augmentation de capital de La Banque Postale (860 millions) devra être mesurée.

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