INFO : Après le papier, La Poste lorgne d'autres déchets (Sic !)
Recygo n'est que l'aîné de la famille », affirmait il y a quelques jours Nicolas Routier, directeur général du courrier à La Poste. Le groupe vient de signer un accord avec le groupement français des papetiers utilisateurs de papiers recyclables (Revipap) à qui il commercialisera le papier de bureau collecté par sa nouvelle entité.
Lancé en début d'année, Recygo profite de son réseau de postiers pour commercialiser aux PME un service d'enlèvement de papier. Moins de 40 % de ce gisement de papier très diffus était jusqu'ici capté, les professionnels de la collecte s'étaient surtout investis dans les sources concentrées des grandes entreprises comme les banques ou les zones très productrices, tel le quartier de la Défense.
3.000 tonnes collectées
Grâce à son maillage dans les territoires, La Poste revendique avoir convaincu 600 premiers clients « externes », soit l'équivalent de 10.000 salariés. Quelque 3.000 tonnes de papier ont été collectées en quelques mois. Ces premiers résultats convainquent Nicolas Routier d'étendre le service à d'autres matériaux. « Nous allons le tester sur les cartouches d'impression, car seuls 20 % des produits sont recyclés. Nous pensons aussi aux vêtements professionnels, au petit matériel électrique ou aux batteries », indique Nicolas Routier. « Nous réaliserons 1 million d'euros de chiffre d'affaires sur le papier cette année, mais, à terme, le développement de cette activité pourrait générer quelques dizaines de millions d'euros. Cela reste anecdotique à l'échelle de La Poste, mais nous plantons de petites graines. » Avec 5 % de baisse annuelle de son activité traditionnelle, le groupe a à coeur de montrer qu'il cherche par tous les moyens de nouvelles tâches à confier à ses facteurs.
Recygo et Revipap vont affiner dans les mois à venir les conditions de vente du papier. Le prix de vente évoluera entre un plancher permettant au premier de couvrir ses coûts de collecte et un plafond sécurisant les papetiers contre les fortes hausses que connaissent parfois les cours internationaux. La Poste attend de cette activité des marges conformes aux 5-6 % de son métier postal. Si ce circuit de recyclage se passe des aides de l'éco-organisme Ecofolio, il bénéficie malgré tout des subventions au travail en réinsertion. Le groupe devra néanmoins composer sur ce nouveau marché émergent avec d'autres acteurs comme Veolia, qui s'est allié au collecteur Elise.
M. Q., Les Echos Publié le 30 octobre 2012
Source : http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/
Nb : Vers une reconversion du facteur en chiffonnier écolo ?!