INFO: Le procureur demande la condamnation des 16 postiers
Le procureur de la République a demandé lundi la condamnation des seize postiers, dont Olivier BESANCENOT, poursuivis devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour « séquestration » après l'occupation de la direction départementale de La Poste le 10 mai 2010.
Treize employés de La Poste, majoritairement des cadres travaillant à la gestion des ressources humaines, les accusent de les avoir séquestrés pendant plus de deux heures lors du conflit contre le projet « Facteurs d'avenir », prévoyant une restructuration de la distribution du courrier.
La représentante du ministère public, Marie LAMBING, a demandé au tribunal de « constater que les parties civiles ont été purement et simplement privées de le leur liberté pendant trois heures », s'appuyant notamment sur le constat d'huissier réalisé à cette occasion.
« Lorsqu'on franchit la ligne blanche et que l'on en arrive à séquestrer d'autres salariés sur leur lieu de travail, nous ne sommes plus dans la liberté syndicale, l'action militante se vidant de tout sens mais bien dans celui des faits qui tombent sous le coup de la loi pénale », a-t-elle affirmé.
Pour le procureur, « la séquestration a été utilisée par les manifestants comme moyen de pression afin d'obtenir une date d'audience de la part de la direction ».
« Quand le sésame est arrivé, comme par magie, les 13 cadres ont pu circuler », a souligné Mme LAMBLING.
Concernant, la thèse soutenue par certains prévenus selon laquelle la Poste aurait poussé les cadres à engager des poursuites judiciaires contre des représentants syndicaux, le procureur a affirmé qu'elle n'avait été étayée par aucun élément à l'audience.
Même si « le dialogue social semblait alors profondément rompu », « aucun mobile, aussi légitime soit-il aux yeux des manifestants ne peut justifier en démocratie une atteinte quelconque à la liberté d'autres individus qui est la valeur première », a conclu Mme LAMBLING, qui ne rendait que des observations dans le cadre de cette citation directe (procédure entre parties).
Toutefois, le procureur de la République a demandé la relaxe pour les faits « d'entrave à la liberté du travail ».
Le procès s'achève lundi, la décision devrait être mise en délibéré.
Source : http://www.lepoint.fr/societe/
Nb : La rupture du dialogue social du fait de l’employeur est aussi une atteinte à la Démocratie et devrait également tomber sous le coup de la loi….