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FOcom Poste 06

INFO: Var - Les bureaux de poste ruraux inquiets pour leur avenir

14 Septembre 2011, 08:27am

Publié par FOcom Poste 06

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A l'entrée des Salles-sur-Verdon, une banderole sans ambiguïté : la poste est en danger, dit-elle.
Le village des Salles-sur-Verdon a lancé une croisade pour « sauver la poste ». Une imposante banderole, plantée sur la route au pied du village, le proclame sans ambiguïté. Deux autres flottent au cœur de ce bourg reconstruit, aux rues rectilignes. Des pétitions fleurissent dans les commerces. 1 500 personnes les ont signées.
Dans la rue, tout le monde parle des malheurs du bureau de poste local. Si quelques habitants haussent les épaules, résignés à faire 20 kilomètres jusqu'au bureau d'Aups, l'ambiance est globalement combative. Le village gaulois résiste, sourit le maire. Mais il n'est plus seul. Plusieurs communes commencent à s'inquiéter : elles ont entendu dire, elles aussi, qu'on voudrait toucher à leur poste (voir par ailleurs).
Plainte pour séquestration
Le maire (sans étiquette) des Salles, André Coldebœuf, a donc déterré la hache de guerre. Comme en 2004, où cet élu au verbe haut avait mené une lutte serrée, avec d'autres maires, pour maintenir des horaires jugés décents dans les bureaux de leur village. La plupart avaient eu gain de cause. Des compromis avaient été trouvés. La poste des Salles est restée ouverte vingt-huit heures par semaine.
Mais cette année, en juillet, patatras, des responsables de la Poste reviennent à la charge. Ils proposent au maire douze heures par semaine, soit une réduction de 60 % du temps. Le bureau sallois ne présente pas une activité suffisante - cinq heures par semaine en moyenne - pour maintenir une plage horaire aussi large, disent-ils (voir l'interview du directeur).
Grosse colère du maire, pour qui cette restriction signe le début de la fin du bureau local. Et de la vie du village.
« Je ne sais pas comment ils font leurs calculs pour justifier une baisse d'activité. Personne ne les comprend », s'indigne l'élu, la moustache frémissante, en fustigeant cette vision « très comptable »d'un service public. « La poste, c'est beaucoup plus qu'un endroit où on achète des timbres. C'est un lieu de vie, un lieu social du village. Il faudrait qu'ils le comprennent », appuie-t-il.
La visite des responsables de la Poste tourne au vinaigre. Les deux émissaires de la direction ont-ils été séquestrés dans la mairie le 18 juillet, comme ils l'affirment ? Des plaintes ont, en tout cas, été déposées.
« N'importe quoi », soupire André Coldebœuf.« La porte de la salle où se trouvaient les visiteurs n'était pas fermée à clé. » Le maire parle de porter plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse et faux témoignage. Ambiance.
Des gêneurs
Cela dit, en dehors de cet épisode que ne renierait pas un célèbre facteur, André Coldebœuf dit laisser la porte ouverte au dialogue, en acceptant des restrictions hors saison. Mais pas question de toucher aux horaires d'été « dans un village qui passe de 350 à plus de 4 000 habitants ».
Au-delà de l'avenir de son guichet jaune et bleu, il est clair que, pour lui, cette lutte est symbolique « d'un combat perpétuel que nous menons pour défendre les services publics en milieu rural. Nous sommes des gêneurs », résume-t-il.
Cet épisode mouvementé sallois continue de faire grand bruit, surtout dans les campagnes. Jean-Pierre Véran, le président des maires du Var, tente de calmer le jeu. Tout en estimant qu'il est« raisonnable de réduire les horaires des petits bureaux », attention à ne pas supprimer de service, prévient-il. Et, surtout, « il faut discuter avec les élus »,insiste-t-il. Le patron de la Poste jure qu'il le fera.
De son côté, la Commission départementale de présence postale territoriale (CDPPT) va réunir bientôt les maires mécontents. Mais cette instance de médiation ne peut que donner un avis et essayer de trouver des compromis, rappelle son président, Robert Alfonsi. Ce qui ne sera pas simple, car « on sent un durcissement ces derniers temps ». Les Salles ne sont pas près de plier leurs banderoles.
Source: http://www.varmatin.com/article/var/ Publié le vendredi 09 septembre 2011
NB: Il est évident et depuis longtemps que les services de La Poste dans les zones rurales sont menacés par une excessive “rationalisation”; une inquiétude légitime s’empare parfois des élus et des habitants des campagnes qui craignent de devoir renoncer à un service public de qualité et de proximité; mais en politique, reconnaître les conséquences néfastes de l’excessive libéralisation des services publics est devenu un tabou et la plupart des élus ruraux ne s'engage pas suffisamment pour défendre les valeurs de solidarité nationale ainsi que l’exigence de péréquation... malheureusement à terme, c’est le développement économique et social des régions qui sera remis en cause, ainsi que la solidarité nationale et l’égalité des territoires.
 
 
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