La Poste réinvente son projet autour d'un management décentralisé
Le groupe, qui réinvente son management, a mis en place divers outils favorisant la transmission de savoirs et la collaboration entre ses équipes.
Notre projet stratégique ‘‘2015 réinventons le courrier'' suppose que nous réinventions notre management » , explique Marie Llobères, directrice générale des opérations courrier à La Poste. Pourêtre une entreprise rentable et responsable, notre transformation se construit autour de 4 principes de management : l'écoute, la responsabilisation, la co-construction et l'initiative. » Le métier courrier de l'établissement réalise chaque année une enquête visant à mesurer la satisfaction des postiers. « Le taux de participation est élevé [environ 70 % des effectifs soit près de 93.000 postiers, NDLR] et les sujets identifiés grâce à l'enquête font l'objet de discussions entre les postiers et leurs managers, sur l'ensemble du territoire, pour construire des projets d'établissement, indique Marie Llobères. Par ailleurs, tout au long de l'année, nous communiquons sur notre stratégie et nos résultats. » Une transparence qui a pour but de responsabiliser tous les acteurs du courrier. « Cette responsabilisation passe par la professionnalisation, la formation et la montée en compétence. Nous avons créé une école des managers et une école des ventes. Tout ce que nous mettons en place a pour finalité d'améliorer la qualité de service aux clients et la vie au travail des postiers », souligne Marie Llobères.
La co-construction du projet stratégique est, quant à elle, élaborée avec le concours de tous les directeurs opérationnels. « Nous visons un management décentralisé pour faciliter le dialogue social : plusieurs centaines d'accords sociaux locaux sont signés chaque année », note Marie Llobères.
Sur la base du volontariat
Dernière valeur clef dans cette opération de métamorphose du management pour passer à l'ère du management responsable, l'initiative, qui passe par la construction de « réseaux intelligents et innovants », comme le réseau BIP (« bonnes idées et pratiques » suscitées auprès de tous les postiers) et le « réseau d'échanges réciproques de savoirs » (RERS), initiative pionnière en termes de partage et de collaboratif au sein de l'entreprise. En 2006, alors que La Poste s'ouvre à la concurrence et vit une période chahutée, Maryannick Van Den Abeele, chef de projet, propose de transposer, au courrier, le RERS existant depuis plusieurs dizaines d'années en milieu associatif. « Les objectifs étaient notamment de faire circuler les savoirs pour renforcer la professionnalisation des managers et d'évoluer vers une culture de la coopération », se souvient Maryannick Van Den Abeele.
Le RERS est ainsi mis en œuvre sur la base du volontariat, de l'autonomie et de la réciprocité. « Chacun est libre d'intégrer un RERS et de choisir sur quoi et avec qui échanger, dit-elle. Mais rechercher un savoir suppose aussi d'en offrir un. La mise en pratique de ces principes est génératrice de valorisation, de confiance et de responsabilisation. Le regard sur soi-même et sur les autres change, on prend conscience qu'on peut être utile aux autres et l'on sort de l'équation savoir = pouvoir. » Si le RERS s'appuie sur l'outil informatique, avec une plateforme où sont notamment recensées offres et demandes, le contact entre participants demeure essentiel, en particulier au sein des bourses d'échanges de savoirs.
De plus, les échanges se font toujours oralement, le plus souvent en face à face. Considérés comme des formations, ces échanges constituent non seulement des outils d'apprentissage, mais introduisent également de la transversalité (60 % des échanges ont lieu entre employés occupant des fonctions différentes) et, surtout, permettent de tisser du lien social et développer l'entraide et l'esprit d'équipe. Pour la responsable de ce projet, en plaçant l'humain au cœur de son dispositif, le RERS s'inscrit dans la responsabilité sociale de l'entreprise par l'accessibilité et la circulation des connaissances, par l'ouverture à autrui et la coopération des intelligences. Ayant montré l'intérêt qu'il présente, avec plus de 4.500 offres et demandes déposées sur le site, et plus de 2.500 échanges réalisés depuis 2006, le RERS du courrier pourrait essaimer dans les autres métiers de La Poste (colis, banque et enseigne) et gagner d'autres entreprises qui, entre elles, élargiraient le champ des échanges réciproques de savoirs...
JULIE LE BOLZER
Source: http://www.lesechos.fr/
Nb: hi hi qui c'est qui pense que dans ce projet on se masturbe intellectuellement ?! Une petite aide: Ce projet est il positif? Porte il des idées nouvelles?! Où est-ce une simple vue de l'esprit assez malsaine?! La réponse semble évidente...