Les crises, qu’elles soient sanitaires, économiques ou sociales se suivent et, même si certains l’oublient, impactent tous les cadres. Le télétravail reste le dispositif « anti-morosité » plébiscité par bon nombre d’entre nous. Il atténue la détérioration du pouvoir d’achat et améliore les conditions de travail de l’encadrement.
La«charge de travail clandestine», star des organisations au Courrier
La Direction du Courrier, toujours en quête d’innovation, a résolu la problématique de la « surchauffe » des cadres. La solution était simple : il suffisait de cacher le thermomètre ! Derrière ce constat affligeant se cache une situation de plus en plus difficile à vivre pour bon nombre de cadres de proximité.
Les notifications des parts variables et des revalorisations salariales annuelles viennent d’être remises aux cadres. Dans ce contexte, vos appels et vos interrogations nous confirment que la question du pouvoir d’achat restent au centre des préoccupations de tout l’encadrement.
Les prix continuent en effet à d’augmenter et, au mois d’avril, l’inflation a, selon l’INSEE, atteint 4,8 % sur un an. Toujours selon l’INSEE, ce niveau est historique en France depuis près de 37 ans.
Alors que de nombreuses mesures concentrées logiquement sur les plus vulnérables visent à amortir ce choc économique, la question du pouvoir d’achat des cadres devient, elle aussi, majeure. Contrairement aux idées reçues, tous les cadres n’ont pas de gros salaires, loin s’en faut. Tous ont des charges fixes, des prêts à rembourser, des coûts de transports à payer, des fins de mois à boucler … Personne n’est donc épargné, même les cadres seniors qui doivent aussi très souvent financer les études de leurs enfants, voire la dépendance de leurs parents.
FO s’inquiète du choix de La Poste de mettre en œuvre une répartition des revalorisations de plus en plus « individualisée », parfois à l’excès : derrière cet élément de langage se cache en réalité la volonté d’une répartition des revalorisations plus discriminantes : plus d’augmentation pour un petit nombre pour moins d’augmentation pour les autres… Ces consignes « d’arbitrage discriminant » sont désormais connues de tous, mais ne sont pas réellement assumées par La Poste qui n’en parle pas dans l’accord NAO 2022.
FO alerte sur les conséquences de cette orientation qui, sans le dire, pénalise structurellement les cadres séniors et multiplie les situations de cadres performants se voyant attribuer des revalorisations inférieures à l’inflation.
Dans l’accord 2022 sur les Négociations Annuelles Obligatoires, il est prévu dans l’article 13, une « clause de revoyure » : « en cas d’évolutions majeures, une commission de suivi spécifique sera réunie à la demande d’une partie signataire à compter du second semestre 2022. ». Forts de cette revendication portée par FO, nous avons exigé une commission de suivi exceptionnelle et la transparence sur la réalité des revalorisations mises en œuvre en 2022 en intégrant des critères tels que le sexe, l’âge, les métiers, le temps partiel, le télétravail et l’appréciation.
Les représentants FO porteront, lors des prochaines rencontres avec La Poste, la question du pouvoir d’achat des cadres.
La rémunération reste un sujet essentiel pour les cadres de toutes les entreprises. Elle est pour beaucoup un indicateur majeur du dynamisme d’une carrière. Elle conditionne le niveau de vie des cadres et par conséquent le sentiment de réussite, d’accomplissement et de bien-être de bon nombre d’entre eux. Elle participe directement à la possibilité de pouvoir (ou pas) préparer et se constituer une retraite. A contrario, elle peut être un élément de frustration qui peut miner l’adhésion d’une partie de l’encadrement à la politique d’une entreprise…
Qui aujourd’hui pourrait donc s’étonner qu’un cadre ait des prétentions salariales ?
Vouloir dynamiser son évolution et toutes les composantes de sa rémunération, en particulier à certains moments de sa carrière, est logique et légitime. Vouloir préserver son pouvoir d’achat l’est tout autant.
Quel manager, digne de ce nom, peut-il encore prétendre devant ses collaborateurs, qu’on ne négocie pas son salaire à La Poste ?
De telles affirmations donnent une image ringarde de notre entreprise, de ses pratiques, et ne permettent pas d’attirer les talents dont nous avons besoin. Pire encore, elles sont en décalage complet avec le monde réel.
Quelques notions de base et conseils pour négocier
Les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO)
Elles définissent chaque année les enveloppes de revalorisations salariales qui seront ensuite réparties entre tous les collaborateurs. Le rôle des organisations syndicales est donc essentiel pour défendre et faire progresser le pouvoir d’achat des cadres. A l’issue de ces négociations, en cas d’absence d’accord, La Poste prend une décision unilatérale sur les revalorisations.
Les éléments de revalorisation annuels (accord ou décision unilatérale) font l’objet d’une décision RH qui doit être connue pour engager une discussion avec son manager sur le sujet.
Prenez de la hauteur
N’hésitez pas à reconstituer votre historique : mettez en perspective votre évolution salariale sur 3, 6, 10 ans avec vos performances, vos appréciations annuelles, l’inflation,… Si vous êtes à temps partiel, mettez en évidence d’éventuelles insuffisances de revalorisation sur plusieurs années et demander un rattrapage.
Si votre périmètre de responsabilité évolue, soulignez-le et demandez le cas échéant un pesage de votre poste de travail.
Soyez conscient que certaines filières génèrent de meilleures revalorisations du fait du marché de l’emploi. Informez-vous sur les tendances du marché de l’emploi pour définir vos orientations et votre projet professionnel.
Donnez du sens à votre engagement : pour FO, que vous soyez junior ou senior, il n’est pas pensable de remplir ses objectifs, voire même de les dépasser, pour se voir attribuer une revalorisation inférieure à l’inflation.
Promotions groupe A : lors du passage en groupe A, la revalorisation au titre de la promotion est faite dans une fourchette comprise entre 3 et 16 %. N’attendez pas de vous voir attribuer seulement 3 %. Montrez que vous connaissez vos droits et ouvrez un dialogue pour valoriser votre promotion. De même, abordez la question du passage en IV-3 qui génère une augmentation de 5 % en plus de la revalorisation annuelle.
N’oubliez pas d’intégrer les questions de part variable et, le cas échéant, d’accompagnement à la mobilité.
Vos correspondants FO restent à votre disposition pour vous conseiller en toute discrétion et vous accompagner.
Comme nous vous le communiquons régulièrement, nous exigeons de La Poste l’ouverture d’un chantier sur les équipes des CODIR des bureaux de poste.
Des négociations sont actuellement en cours avec l’entreprise sur différents accords à la BGPN : accord accompagnement mobilité et accord sur le collectif des bureaux de poste. Ces négociations ne suffiront pas à apporter toutes les avancées attendues par les managers des bureaux de Poste, ni à satisfaire l’en-semble de nos revendications.
Perte de sens, déresponsabilisation, ignorance et mépris, sentiment d’iniquité… les cadres des Centres Financiers et des Centres Financiers Nationaux souffrent.
Montée des RPS et aggravation de l’absentéisme sont autant de preuves de cette souffrance et sont des signaux de plus en plus alarmants.