Après trois vols à main armée en un an et demi, la Poste a décidé de fermer son bureau de Juziers. Les habitants ont lancé une pétition pour
réclamer sa réouverture.
Juziers, vendredi matin : Usagers, élus et commerçants se mobilisent pour réclamer la réouverture du bureau de poste de ce village, fermé
depuis le début du mois à la suite d’un braquage…
En s’attaquant au bureau de poste de Juziers en décembre dernier, le braqueur n’a pas seulement traumatisé son unique employé. Il a aussi privé les presque 3800 habitants de ce village d’un service de proximité très apprécié.
A la suite de ce braquage, le 3e en dix-huit
mois la Poste a en effet décidé de fermer la petite agence, « au nom de la sécurité de nos agents mais aussi de nos clients ».
Les habitants doivent désormais se rendre à Gargenville, la commune voisine, pour récupérer un colis, affranchir un timbre ou retirer de
l’argent.
Inédite, cette décision semble également définitive : le salarié victime des malfaiteurs est toujours en arrêt maladie et « il n’y a plus
d’agents volontaires pour prendre sa place », selon la mairie. Des propos que ne confirme pas l’entreprise.
Cette fermeture provoque la colère du village ; une pétition vient d’être lancée et un collectif est en train de se créer. « Les usagers doivent
se rendre à Gargenville, à cinq kilomètres d’ici. Comment font ceux qui ne sont pas véhiculés? demande Philippe Ferrand, maire (SE) de Juziers. La fermeture du bureau n’est pas sans conséquence
sur le commerce. »
« Quand ils effectuent leurs opérations postales à Gargenville, les clients préfèrent rester là-bas pour faire leurs achats. Du coup, la
fréquentation est en baisse chez nous », témoigne Mireille Binet, l’épicière, dont l’analyse est partagée par Amandine, la gérante de l’institut de beauté. Quant aux clients, ils s’emportent
contre « l’absurdité » de la décision : « Finalement, ce sont les braqueurs qui décident », résume une usagère, remontée.
La direction départementale dit « chercher une solution pour remédier à cette situation ». Elle a ainsi proposé à la ville l’ouverture d’une
agence postale communale. Apprécié dans les villages qui l’ont adopté, ce dispositif consiste à laisser la gestion du bureau à un employé communal. Les services rendus sont quasiment identiques et le village touche une subvention.
Mais le maire, Philippe Ferrand, repousse cette proposition. « Ce n’est pas à la municipalité de prendre en charge une partie du service public
de la Poste », assure-t-il.
MEHDI GHERDANE
Source : Le Parisien Publié le 27.02.2012
Nb : Bonne attitude du maire, mais
jusqu’à quand ?! La Poste n’hésite pas à utiliser tous les prétextes pour remplacer les bureaux des petits villages par des agences postales communales. Certains élus sont opposés à ce
dispositif, acceptant mal la nature même du contrat passé avec la Poste qui, bien souvent, consiste à choisir entre ce dispositif et la fermeture pure et simple d’un point postal. D’autres
mettent en avant la faible durée du contrat et estiment que les collectivités n’ont pas à supporter les coûts de fonctionnement de l’entreprise publique sur le long terme…