Si on n’est pas content, on peut toujours…rester Dans son dernier ouvrage « Eloge de l’immobilité », le professeur de philosophie Jérôme Lèbre vante les vertus de l’immobilisme dans un monde qui prône et valorise la mobilité sous toutes ses formes. Ne pas bouger est notamment une des formes d’opposition les plus efficaces. L’ont prouvé de grands « résistants immobiles», comme Rosa Parks qui a osé ne pas se lever de son siège de bus en Alabama en décembre 1955, ou plus récemment, les mouvements occupationnistes, à Wall Street et ailleurs.
Il faut espérer que ce message va pénétrer un monde de l’entreprise dans lequel le mouvement est permanent, et parvenir jusqu’au plus grand nombre d’oreilles de cadres et cadres supérieurs. Notamment à ceux, de plus en plus nombreux semble-t-il, qui entendent régulièrement que, « s’ils ne sont pas contents, ils peuvent toujours aller voir ailleurs ». Ultime incitation à bouger pour le coup et expression qui, en plus de manquer pour le moins de la moindre bienveillance, représente à la fois une négation du management et un sacré aveu d’impuissance de la part de ceux qui la prononcent.
Mais non. Si un cadre supérieur n’est pas content, il doit aussi pouvoir rester. Parce que ne pas être content de ne pas être augmenté, ou ne pas apprécier d’aller « au rapport » tous les matins pour expliquer devant ses pairs et son patron pourquoi certains résultats de la veille sont moins bons que prévu l’avant-veille, c’est juste normal. Cela n'est certes pas toujours facile à exprimer, c’est vrai. Au pôle cadres de FO, nous pensons que le premier rôle d’un syndicat c’est de vous écouter. Et notamment vous écouter dire ce que vous ne pouvez pas forcément dire ailleurs. N’hésitez donc pas à nous contacter (la confidentialité est garantie), pour essayer de faire bouger…les choses. |