Soutenus par le candidat NPA Philippe Poutou, sur place hier, les facteurs entament leur deuxième semaine de
grève.
Philippe Poutou : « Le plus important, c'est la volonté de gagner votre combat ».
Après Lormont, Biganos, Gujan-Mestras, Pessac va-t-elle devenir la nouvelle bête noire de la direction de La Poste ? Hier, les
négociations concernant la réorganisation des tournées n'ont pas avancé d'un pouce entre les facteurs grévistes et responsables du centre de distribution du courrier, avenue Roger-Chaumet.
Devant les lieux, il y a eu, en revanche, pas mal de bruit avec en milieu de journée la visite de Philippe Poutou, candidat du
NPA (Nouveau parti anticapitaliste) à l'élection présidentielle. Récit de la journée.
Hier matin, les postiers ont entamé leur septième jour de grève. « Nous sommes trois de plus », annoncent-ils de bon
matin. Sur les 39 tournées prévues ce lundi, dix vont être assurées, selon leurs chiffres.
Service quand même assuré
L'analyse de la direction est différente. Elle compte 30 % des agents en grève ce lundi. Depuis le début du conflit, « grâce au
personnel non gréviste et aux mesures de continuité de service mises en place par La Poste, tous les habitants reçoivent du courrier au minimum un jour sur deux », indique-t-elle dans un
communiqué.
Dans la matinée, elle reçoit les organisations syndicales, comme chaque jour depuis le dépôt de préavis de grève illimitée déposé
par la CGT, FO et Sud le 14 février. « Un simulacre ! Le diagnostic est ficelé. Ils ne veulent pas revenir en arrière », scande Jean-Pierre Bernadet (CGT) pour résumer la rencontre.
Les facteurs effectuent 45 tournées dans Pessac. La réorganisation prévoit deux suppressions de tournées à partir du 20 mars,
selon la direction qui avance une baisse de trafic. Les grévistes parlent, eux, de trois suppressions, et avancent un nombre de boîte aux lettres en constante augmentation dans la commune.
Midi, le conseiller général communiste Jean-Jacques Paris, ancien postier, arrive sur le piquet de grève. Dans la foulée, il
envoie une lettre à Christian Carles, directeur opérationnel courrier pour lui demander d'ouvrir le dialogue avec les organisations syndicales afin de prendre en compte « les revendications des
personnels ».
Il n'est pas le premier élu politique à se mêler de l'affaire. En fin de semaine dernière, le maire Jean-Jacques Benoît (PS) et
le député et président du Conseil régional Alain Rousset (PS) ont déjà apporté leur appui aux facteurs.
14 heures. Les caméras arrivent en nombre. Philippe Poutou, qui débauche de l'usine Ford à Blanquefort, est attendu d'une minute
à l'autre. « Ça fait du bien d'être soutenus », lâche Thierry Lacoste.
La guerre des nerfs a débuté
Pas postier comme Olivier Besancenot, mais fils de postier, l'ouvrier mécano regonfle le moral des troupes. « Vous entrez dans
une guerre d'usure avec votre direction. L'argent que vous perdez, c'est a priori le nerf de la guerre. Le plus important, c'est la volonté de gagner votre combat », leur dit-il.
Certains des grévistes ont perdu près de 500 euros depuis le début du conflit. « On est en train de s'organiser. On a collecté
des fonds pour tenir, explique un syndicaliste de Sud. On est partis dans le conflit sans être sûrs de gagner. Mais nous sommes arrivés à un point de non-retour. On ne va pas admettre, comme ça,
ce qu'il se passe. »
Le candidat NPA reviendra s'il faut. Il est « le porte-parole de ceux qui se battent contre l'aggravation de leurs conditions de
travail », martèle-t-il.
Par téléphone, la direction indique une nouvelle rencontre ce mardi après-midi. 15 heures. Gonflés à bloc, des syndicalistes
montent dans le bureau du directeur du centre. Nouvelle proposition. L'audience aura finalement lieu ce matin à 9 h 30 au siège de Mériadeck. Les facteurs ont quelques minutes plus tôt voté la
poursuite de la grève.
Pessac· Bordeaux rive gauche· Alain Rousset
Source : http://www.sudouest.fr/2012/02/21/
Nb : L’avantage avec La Poste est qu’il se passe toujours quelque chose, quelque
part ! Pas d’ennui possible !