Dans un contexte de crise sociale, La Poste a invité dans l’urgence les organisations syndicales, le 31 mai dernier, à négocier comme l’oblige la
loi, un nouvel accord d'intéressement pour la période 2012–2014 (le dernier ayant expiré) afin que les postiers bénéficient de la prime d’intéressement dès 2013.
Une négociation précipitée
Sous prétexte d’impérieuse nécessité de présenter le nouveau protocole d’accord au conseil d’administration du 13 juin dernier, La Poste a décidé
de raccourcir les délais de négociation. Pour FO, cette façon de procéder est révélatrice d’un dialogue social bien spécifique « made in poste », contraire à la nouvelle politique du changement
prônée.
Dans ce contexte particulier, FO, plus que jamais déterminée à améliorer la situation financière des postiers, a bataillé ferme pour faire
évoluer le projet initialement présenté par La Poste, un projet bien terne et timide, construit sans réelle volonté de partager la « richesse » produite par tous les postiers.
Pour FO, le combat pour l’amélioration du pouvoir d’achat passe prioritairement par la revalorisation des salaires et de la rémunération. Pour
autant, la prime d’intéressement est un « plus » qui peut contribuer à l’amélioration du pouvoir d’achat.
Jusqu’à présent, le calcul de l’intéressement était basé sur le taux de réalisation du budget prévisionnel de La Poste, avec, au mieux, une
majoration si le résultat réalisé était plus important que prévu.
Par exemple, la réalisation de l’objectif du budget prévu l’année précédente par les agents conduisait au versement de 150 € et à une majoration
maximum de 1,5, soit un maximum de 225 €.
À cela, en fonction de la réalisation d’objectifs de qualité (un par métier), une majoration ou minoration, allant de -3 % (si < au seuil bas
de l’objectif) à + 5 % (si > au seuil haut de l’objectif), se rajoutait.
De plus, une majoration de + 5 % était prévue en cas de dépassement du seuil haut des objectifs de développement responsable (par exemple : taux
d’utilisation de papier recyclé).
Avec le nouvel accord : le système est plus cohérent
Le nouveau système de calcul négocié avec La Poste est basé sur une répartition en fonction du résultat réellement obtenu.
Dorénavant, les postiers toucheront 25 € par tranche de 40 millions d’euros de résultat.
À noter également que La Poste souhaitait maintenir un critère de réalisation de l’objectif de budget prévu à hauteur de 75 %. Devant les
critiques des OS évoquant la situation sociale actuelle, La Poste a finalement accepté de fixer le taux à 50 % pour 2012.
La Poste a proposé d’intégrer un objectif nouveau appelé « postiers ambassadeurs de LBP » dans le calcul de la prime d’intéressement. Nous jugeons cet objectif ridicule au même titre que la
campagne qui l’accompagne. Un système de parrainage sans récompense, ni pour le parrain, ni pour le filleul, n’a que peu d’intérêt… Sauf en matière d’affichage de communication.
À ce sujet et parallèlement à la négociation en cours sur la prime d’intéressement, FO a demandé qu’aucun objectif de résultat ne soit imposé sur le terrain aux agents. La Poste nous a répondu
favorablement en précisant que le suivi de cette campagne sera réalisé nationalement, sans déclinaison d’objectifs locaux pour les postiers.
Cet objectif n’entraînera aucun effet de minoration de l’intéressement. Même si nous sommes conscients que cet accord aurait pu être meilleur en
dépit des avancées obtenues. Même si nous sommes critiques vis-à-vis de La Poste qui a une nouvelle fois ouvert des négociations sans conviction, uniquement pour appliquer la loi (drôle de
conception du dialogue social !), nous avons décidé de prendre nos responsabilités en signant cet accord afin de permettre aux postiers, notamment à ceux qui gagnent peu, d’obtenir un plus
financier.
Cet accord a finalement été signé par les fédérations CGT, Sud, FO, CFDT, CFTC et CGC.
Source : http://www.miroirsocial.com/actualite/un-nouvel-accord-d-interessement-a-la-poste-pour-2012-2014