L’évolution du pouvoir d’achat (PA) est mesurée par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques).
Selon la définition, le pouvoir d’achat des Français progresse lorsque que le revenu disponible (salaires et prestations sociales diminués des impôts et des cotisations sociales) augmente plus que les prix.
Pour 2018, l’INSEE estime que le PA des Français devrait augmenter de 1,3 %. Cependant, un récent sondage laisse apparaître que 72 % des Français considèrent qu’il a régressé.
Le pouvoir d’achat augmente- t-il vraiment ?
Depuis quelque temps, certains économistes considèrent que cette méthode de calcul officielle ne prend pas en compte l’impact de certaines dépenses… Déjà, en 2008, le rapport Quinet signifiait que cette mesure était loin de refléter la situation réelle des ménages et qu’il fallait mettre en place de nouveaux indicateurs.
Au vu des données de l’INSEE, le constat est affligeant :
LE LOGEMENT
Dans le fameux panier de la ménagère de l’INSEE, le logement ne pèse que 6%… Or, en 2016, l’INSEE reconnaissait : « En 2014, 23,6% de la consommation finale effective des ménages est allouée au service du logement ».
Pourquoi cette différence ? Car seul les loyers des locataires sont comptabilisés. L’acquisition d’un logement est considérée comme un investissement et non une dépense ! En minorant son impact, c’est toute la hausse des prix du logement qui se trouve reniée et effacée.
L’EFFET QUALITÉ ET SON IMPACT
Le calcul de la hausse des prix se mesure à qualité constante des produits. Pour faire simple : en 2014, vous avez acheté un smartphone ayant certaines fonctionnalités pour un prix de 150€. En 2018, vous en changez pour un autre modèle ayant encore plus de fonctionnalités pour un prix supérieur. L’INSEE va estimer que le prix plus élevé se justifie car ce nouveau modèle est plus performant et par conséquent qu’il n’y a pas de réelle augmentation.
Cet effet qualité vaut pour tous les produits technologiques (les téléviseurs à écran plat, les ordinateurs, réfrigérateurs…) mais aussi sur certains produits alimentaires.
En intégrant cet « effet qualité » à certains produits, l’INSEE contribue à abaisser l’impact de certaines dépenses bien réelles.
LES DÉPENSES CONTRAINTES OU PRÉ-ENGAGÉES
Ce sont les dépenses obligatoires pour vivre. Elles concernent l’énergie, l’eau, mais aussi les frais de télécommunications, la redevance télé, les assurances, les frais de gardes ou de cantines… Sauf que l’INSEE fait l’impasse sur d’autres comme le transport (véhicule, carburant…).
La part des dépenses contraintes est passée de 13% du revenu disponible dans les années 60, à 30 % en 2017.
Si l’on veut réellement vérifier la situation des ménages, il faudra décliner le pouvoir d’achat des ménages par revenu et surtout intégrer l’ensemble des dépenses engagées par les Français.