Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
FOcom Poste 06

Privatisation de La Poste

20 Juin 2009, 22:16pm

Publié par FOcom Poste 06

Origines
La privatisation de La Poste n'a pas encore eu lieu. Les origines de cette privatisation se situent l'été dernier (2008), date à laquelle La Poste a fait part plus ou moins directement de sa réflexion sur le changement de statut. Cette initiative, lancée par La Poste elle-même, n'était alors pas encore soumis à l'avis du gouvernement. L'initiative, plus précisément, a été lancé par Jean-Paul Bailly, président de La Poste.

Pourtant, cette réflexion sur la privatisation est beaucoup plus ancienne. En 2006 déjà, la Commission de Bruxelles affichait très clairement son souhait de voir tous les services postaux privatisés d'ici à trois ans (sources : le monde diplomatique). La commission souhaitait en effet que puisse s'établir une concurrence entre entreprises sur tous les aspects de l'envoi postal. A l'heure actuel, La Poste, en tant que service universel, est la seule habilité à pouvoir effectuer des envois postaux au tarif lettre de moins de 50g : elle en a le monopole.

Bien avant...

Et même bien avant ! En 1988, sous le ministre des PPT (Paul Quiles), la mission Prévot est engagée : il s'agit là de mettre en place une « réforme des PTT », adoptée le 1er janvier 1991. Cette réforme permet à La Poste de se séparer totalement de France Telecom, pour des raisons... économiques. Cette première réforme peut être considérer comme la toute première prémisce de la privatisation, même si, bien entendu, elle est à prendre avec beaucoup de recul puisqu'il s'agissait simplement, à l'époque, d'aboutir à une transformation structurelle plus logique au niveau de l'Etat (La Poste dépendait du ministère des Finances et France Telecom dépendant du ministère de l'Intérieur).

Pourquoi La Poste souhaite-t-elle se privatiser ?
Pour des raisons économiques, bien entendu. La Poste craint que l'Etat ne lui donne pas, à l'avenir, tous les moyens pour ses ambitions. Il s'agit là des causes clairement mises en avant par la direction de l'établissement publique, mais aussi par l'Etat.
Capital de La Poste
Ce qui est sûr, aujourd'hui, c'est que La Poste ouvrira son capital mais que « l'Etat restera majoritaire » (déclaration de Jean-Paul Bailly, président de La Poste). On se refuse à évoquer le nom de « privatisation » de La Poste (tout comme, toutefois, l'Etat l'avait fait pour la privatisation d'EDF). Cette ouverture de capital aura lieu en janvier 2011. Elle sera précédé, un an plus tôt (c'est à dire en janvier 2010) d'un changement de statut de La Poste : elle deviendra une société anonyme.
Libéralisation des services postaux : une cause directe
Une des causes directes de cette privatisation future est la libéralisation des services postaux qui aura lieu dès 2011 suite à la directive européenne qui la concerne.

Mais les causes sont plus larges; La Poste doit changer ses habitudes. Avec la démocratisation d'Internet, ce sont désormais les colissimo qui sont mis en avant plan plus que les courriers. 97% des revenus courriers proviennent d'entreprises, lesquelles lancent des appels d'offres au niveau international pour bénéficier de tarifs plus compétitifs.

Le président de La Poste souhaite donc, à travers le changement de statut de La Poste, la libéralisation des services postaux, et la privatisation de La Poste, modifier le fonctionnement économique de l'entreprise. Pour éviter le surrendettement et afin d'investir de manière différente, La Poste recherche des capitaux frais : elle veut se privatiser.

Véritables intentions de La Poste ?
Mais les intentions de Bailly sont encore plus larges. La Banque Postale se trouve face à un marché quasi-totalement privatisé (Caisse d'Épargne, Société Générale, etc.). Dans cet environnement, le président de La Poste craint que la Banque Postale ne se détache de La Poste. Seul remède : privatiser les deux entités à la fois pour rester soudé ! Notez aussi le fait que le président de la Banque Postale (Patrick Werner) et M. Bailly ne s'entendent pas. L'un a pu faire valoir auprès de l'Etat que son entreprise faisait face à un univers entièrement privatisé (celui des banques), l'autre a peur que La Poste s'écroule s'il elle s'éloigne du projet économique qu'est celui de la Banque Postale.

La CNT (Confédération National du Travail) des PTT affirme clairement sur son site que les intentions de Bailly sont purement d'ordre personnel, et qu'il cherche à s'établir une progression sur son salaire du fait de la privatisation (ce qui a été le cas pour les salaires des patrons de GDF et d'EDF)

L'Europe
Enfin, cette mesure s'inscrit, dans tous les cas, dans un processus économique qui touche l'Europe toute entière : la poste autrichienne est entré en bourse en mai 2006 ! En allemagne et en hollande, c'était même déjà le cas auparavant.
La Privatisation : a-t-elle commencé ?
Oui. La privatisation de La Poste est déjà engagée. D'une part les discussions l'engagent mais d'autre part les mesures concrètes sont pour le moment minoritaires.

Le sujet est sensible, les discussions se font discrètes. Ce qui est sûr c'est que l'ouverture du capital aura bel et bien lieu (janvier 2011). Mais ouverture de capital ne signifie pas privatisation. Pour le moment, les politiques et la direction de l'établissement public sont clair : « l'Etat restera majoritaire ».

Mécontentement
Le mécontentement ne s'est pas fait attendre, autant du côté de la population, que du côté des syndicats( les différentes pétitions ont réunis plus de 200 000 signatures). Le parti socialiste a évoqué le « référendum populaire » comme voie de solution à la privatisation de La Poste, «qui reste un établissement public très ancré dans les traditions françaises de proximité».

Source : http://www.tarifs-de-la-poste.fr/
Commenter cet article