INFO : Pays Basque - La Poste peine à tourner la page

La tentative de suicide d’un facteur âgé d’une quarantaine d’années le 4 mai dernier au centre de tri de Bayonne est encore dans toutes les têtes. Le tragique événement a agi comme un électrochoc, révélant un personnel au bout du rouleau.

Plus de deux mois plus tard, direction et représentants du personnel peinent pourtant à prendre les mesures durables pour apaiser la situation. La direction assure que “tout est fait” pour améliorer les conditions de travail dans l’entreprise. Mais les représentants syndicaux attendent, eux, un changement d’attitude pour tourner la page.

Mardi 7 mai, preuve d’un dialogue social bloqué, c’est le tribunal administratif qui a dû trancher un désaccord au sein du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

Saisie en référé par les représentants syndicaux, la cour a condamné le directeur qui avait fait de la présence d’un cadre de l’entreprise aux réunions du CHSCT un préalable à leur tenue. Le tribunal a en revanche débouté les représentants du personnel qui proposaient l’usage d’un dictaphone pour enregistrer les débats.

“La décision de justice sera appliquée”, confie la direction de La Poste, tout en assurant qu’elle fait du respect des règles de fonctionnement un principe de base.

“Ambiance tendue dès le début”

Jean-Michel Gabarrus pointe, lui, le décalage entre les discours et l’attitude de la direction. “Elle traîne des pieds pour mettre en place les mesures nécessaires”, regrette le délégué syndical FO. Et ce, alors qu’un “certain nombre de collègues sont en souffrance”, assure le délégué syndical. Après la tentative de suicide, la charge de travail pour six tournées a été allégée. “Cela reste du provisoire”, dénonce Jean-Michel Gabarrus.

L’expertise indépendante, décidée après le drame par le CHSCT, a été quant à elle lancée dans la difficulté. La direction assure qu’elle “facilite le travail de l’expertise”, mais Gérard Brégier, responsable du département Sécurité-Environnement au cabinet Technologia, mandaté par le CHSCT pour mener l’expertise, fait état d’une “ambiance tendue”.

“Dès la 1re réunion, la direction a souhaité que je retarde le début de l’expertise”, témoigne-t-il. La direction traînerait aussi à transmettre des documents nécessaires à l’expertise. Gérard Brégier certifie quand même que le calendrier sera tenu : “Il en faut plus pour nous freiner.” Les premiers résultats sont attendus dans les prochains mois.

Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20130515/402955/fr/La-Poste-peine-a-tourner-page