L’EMRG(Espace Mobilité Recrutement Groupe) devait être la panacée en matière de recrutement. Malgré l’objectif affiché :« Faire La Poste de demain avec les postiers d’aujourd’hui », il semble que les résultats ne soient pas au rendez-vous. Manque de moyens donnés à cette filière ou réel désintérêt des français à rejoindre La Poste pour y travailler ?
Quoi qu’il en soit, le Groupe fait appel, contre « rémunération », à ses collaborateurs pour tenir le rôle de « chasseurs de tête » !
Peu confiante en la capacité de persuasion des postiers ou incertaine de leur motivation, c’est avec des chèques cadeaux que ces derniers seront récompensés par La Poste. Il est fort probable que ces quelques euros auront du mal à convaincre les postiers. En effet, 56% d’entre eux seulement recommanderaient le Groupe La Poste en tant qu’employeur à des amis ou connaissances (source : baromètre social 2020).
On voit donc fleurir çà et là dans les métiers des challenges parrainage, avec des récompenses à la clé de l’ordre de 200€, voire plus dans certains cas.
Il est urgent que La Poste ouvre les yeux. La bonne question est :pourquoi nos métiers ne sont pas attractifs ?
Pour FO les réponses sont évidentes :une rémunération bien trop faible, une qualité de vie au travail dégradée, un manque d’autonomie et une insuffisance de moyens.
Il est temps que La Poste prenne conscience que les postiers d’aujourd’hui, comme ceux de demain, sont extrêmement sensibles à l’équilibre vie privée-vie professionnelle, à la reconnaissance et au sens de leur travail. Un effort et des progrès sensibles doivent être faits sur ces sujets. FO ne manquera pas de le marteler au fil des instances afin que les postiers présents se sentent bien dans leur travail et, tout naturellement, donnent envie à leur entourage de rejoindre le Groupe La Poste.
Le premier ministre a réuni le 22 juillet et tenu à présider « le comité de haut niveau » chargé d’examiner le contrat d’Entreprise 2018-2022 entre l’État et La Poste.
Les membres de ce comité se sont successivement exprimés dans un premier temps pour partager les constats sur la situation de l’entreprise : Jean CASTEX, premier ministre, Philippe WAHL, PDG de La Poste, Jean LAUNAY, ancien parlementaire, rapporteur missionné par le ministre de l’économie Bruno LE MAIRE présent également, Patrick CHAIZE, sénateur, président de l’observatoire national de la présence postale, Mireille CLAPOT, députée, présidente de la commission supérieure du numérique et des Postes et Laure De La RAUDIERE, présidente de l’ARCEP.
Outre la prise de parole du président de La Poste sur la situation de l’entreprise, heurtée de plein fouet par la transformation de son modèle basé sur le Courrier, et son plan stratégique destiné à l’amener vers un modèle « autoporteur », l’ancien parlementaire Jean LAUNAY a fait la synthèse du rapport qu’il a remis au ministre de l’économie. Il préconise, notamment, de maintenir certains principes de fonctionnement actuels du service universel postal : la distribution du courrier 6 jours sur 7, la présence d’un Réseau de points de contacts important (17000) et le maintien d’une politique tarifaire abordable et maîtrisée. Mais, alors que la consommation postale des ménages est passée de 45 plis par an en 2008 à 5 en 2020 et 2 en perspective, il invite La Poste à réfléchir à la création d’une nouvelle gamme basée sur une offre en J+3.
À la suite de ces constats, le premier ministre a déclaré que L’État et le Gouvernement allaient prendre leurs responsabilités concernant la compensation financière des missions de service public. Mais de quelle façon ?
L’État s’engage à compenser à hauteur de 500 millions d’euros par an le Service Universel Postal. L’État va également compenser à hauteur de 174 millions d’euros la mission d’aménagement du territoire. Même si ces compensations financières restent en dessous du coût réel des missions de service public qui resteront déficitaires, il faut reconnaître l’engagement fort de l’État sur cette question essentielle pour assurer la pérennité de l’entreprise.
Le premier ministre a ensuite donné la parole aux organisations syndicales et aux associations de consommateurs.
Lors de notre intervention, FO Com a dans un premier temps rendu hommage à tous les postiers, à leur engagement, leur professionnalisme et leur sens du devoir qui ont été notamment mis en valeur au cours de la pandémie. En assurant l’ensemble des missions de service public pendant la crise sanitaire, ils ont démontré encore plus l’importance et la nécessité du maintien du lien social de proximité tissé avec l’ensemble des citoyens.
Nous avons insisté sur les conséquences de la « non-compensation » des missions de service public par l’État sur la viabilité du modèle économique de La Poste, mais aussi sur ses résultats opérationnels et financiers et, de fait, sur ses graves répercussions sur l’emploi, les conditions de travail et les salaires des postiers. Nous avons à ce titre fait observer que près de 83% des postiers ont une rémunération annuelle inférieure au salaire médian français. Même si ces compensations restent en deçà du coût réel pour assurer correctement ces missions, FO se félicite de cet engagement de l’État pour aujourd’hui et de manière durable, condition indispensable au maintien du modèle social postal et à l’amélioration des conditions de travail et des rémunérations.
A la suite des interventions des organisations syndicales, les associations de consommateurs ont dit leur satisfaction de voir le renforcement des missions de service public et leur financement par l’État. Elles ont également insisté sur les améliorations attendues en matière de présence postale effective, d’implantations de DAB en rural, de maintien des tournées 6 jours sur 7 et d’une meilleure qualité de service.
Le ministre de l’Économie Bruno LE MAIRE et Jacqueline GOURAUD, ministre des territoires et de la cohésion sociale, ont également dit leur souhait d’un engagement de La Poste à développer la qualité de service rendue aux clients en retour des engagements pris par l’État, tout en continuant à développer l’entreprise dans le secteur concurrentiel.
Pour sa part, FO Com a rappelé son exigence forte pour que La Poste investisse dans son capital Humain en faveur de l’emploi, des conditions de travail et des rémunérations.
Enfin, en conclusion de son intervention, la Secrétaire Générale de FO Com a rappelé la citation de Yves VEYRIER, Secrétaire confédéral de Force Ouvrière, qui fait écho aux nombreuses prises de paroles politiques lors de ce comité : « Le service public, c’est l’investissement de la Nation pour l’égalité et la fraternité, sans lesquelles il n’y a pas de libertés. Il n’y a pas de République sans service public. Car les services publics sont la République ».
La Poste affiche la Qualité de Vie au Travail comme l’un de ses fils rouges de l’année 2021.
En effet, lors de la présentation du baromètre social dont les résultats se situent à des années lumières des remontées du terrain, La Poste affirme« faire de la Qualité de Vie au Travail un levier de la satisfaction collaborateur et de la performance pour l’entreprise ».
Pourquoi ce rapport sur le service universel postal (SUP) ?
Depuis 2018, le SUP ne compense plus les trois autres missions de service public confiées à la Poste par la loi postale de 2010. Le déficit arrive aujourd’hui à 1,3 milliard d’euros. Comme l’écrit le rapporteur, Jean Launay, ancien député, missionné par le Ministre de l’Économie qui lui a commandé ce rapport, aucune entreprise ne peut porter un déficit annuel approchant 1 milliard d’euros pour les missions de service public qui lui sont confiées dans son modèle économique. Devenu chronique, ce déficit a forcément des causes qu’il faut analyser, des effets qu’il faut mesurer et il nécessite des actions et des leviers de compensation.
Les causes
Que dit le rapport ?
Les dix dernières années ont vu une baisse accélérée des volumes du courrier de 39 % et une baisse induite du chiffre d'affaires du courrier, passé de 41 à 18,7 % du chiffre d'affaires du groupe sur la même période. Concrètement, cela se traduit par une perte de chiffre d'affaires d’un demi-milliard d’euros par an qui rend finalement le SUP déficitaire à partir de 2018. La modification des usages des professionnels et des particuliers et l’émergence du numérique expliquent principalement cette tendance de fond.
Que disons-nous ?
Bien avant 2010, cette baisse était largement prévisible, avec l’émergence du « numérique », des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et de la numérisation des échanges. Le plan stratégique 2015-2020 « conquérir l’avenir » prévoyait d’ailleurs une part du chiffres d'affaires du courrier à moins de 20 % de celui du groupe en 2020. La Poste n’a pas su se transformer pour devenir un acteur du numérique de premier plan. La branche du numérique n’a dégagé qu’un chiffre d'affaires de 102 millions d’euros, soit 2,2 % de celui du groupe…
Les effets
Que dit le rapport ?
Malgré cette baisse continue, le contenu du service universel n’a pas été remis en cause : maintien de la collecte et de la distribution du courrier six jours sur sept. Par ailleurs, les autres missions de service public ont été maintenues : distribution de la presse, mission d’accessibilité bancaire et mission d’aménagement du territoire, avec le maintien de 17 000 points de contact. La « maîtrise des coûts » a eu des effets sur l’emploi : réduction des effectifs de 47 000 personnes depuis 2013. Effets sur le coût de la lettre pour les clients, avec une hausse continue de 3 % par an de 2009 à 2017 et de 5 % par an depuis 2018 !
Que disons-nous ?
Ces « efforts d’optimisation » ont représenté environ 600 millions d’euros par an. Ces mesures ont fortement affecté les postiers, que ce soit en termes d’emploi, de conditions de travail et de pouvoir d’achat. Au quotidien, ce ne sont que réorganisations continues avec productivité, accroissement de la précarité de l’emploi et stagnation des salaires. La Poste doit d'urgence rechercher des leviers de compensation externes, ailleurs que dans les poches des postiers.
Les actions et leviers de compensation
Quelles mesures le rapporteur propose-t-il pour aujourd’hui et demain ?
Le rapporteur pose le principe du maintien du SUP et de son contenu, avec des aménagements (courrier hybride, J+3…), et des autres missions de service public qui ont démontré le besoin d’excellence relationnelle incarnée par les postiers durant la période de crise sanitaire. Il propose aussi la création d’une cinquième mission de service public sur le service à la personne et de l’inclusion numérique. Ce faisant, il propose une série de leviers pour compenser le déficit structurel qui représentera environ 900 millions d’euros par an, soit, au cumul, entre 4 et 5 milliards d’euros en 2025. Un levier budgétaire immédiat (via une loi de finances rectificative soumise au Parlement) pour compenser le déficit du service universel comme les déficits des autres porteurs de mission de service public (audio-visuel, énergie, ferroviaire) sont compensés.
Un levier fiscal par l’abattement fiscal sur la taxe sur les salaires pour les rémunérations versées aux postiers opérant sur le SUP, ce qui reste conforme aux directives européennes et qui représenterait une économie de 270 millions d’euros pour la Poste. Un autre levier fiscal à travers l’élargissement de l’assiette de la taxe sur les opérateurs numériques qui « profitent » des nouveaux usages du numérique par les consommateurs, au détriment des services postaux.
Enfin un levier budgétaire qui consisterait en une dotation budgétaire annuelle complémentaire pour financer le SUP et l’aménagement du territoire.
Que disons-nous ?
Notre fédération demande la restauration d’une relation de confiance entre l’État et la Poste, avec l’adoption de mesures fiscales et budgétaires pérennes, justes et compensant le coût réel de toutes les missions de service public que l’État lui confie. C’est le cas pour les autres entreprises françaises chargées de missions de service public. C’est aussi le cas des autres opérateurs postaux européens qui bénéficient de mesures de compensation par leur État, en conformité avec les textes européens.
Notre organisation syndicale s’interroge également sur l’attentisme de la Poste face aux possibilités fiscales (abattements sur la taxe sur les salaires) et dans le dialogue avec l’État. Enfin, pour nous, la poursuite des « efforts de maîtrise des coûts » ne doit pas mener à la poursuite des suppressions d’emplois, à la dégradation des conditions de travail et à la disette salariale.
À travers cette absence de compensation, c’est le modèle économique qui est en difficulté. Pour nous, c’est aussi et surtout le modèle social qui est attaqué. L’État doit prendre la mesure des enjeux sociétaux, sociaux et économiques. Comme l’écrit le rapporteur, « le traitement du déficit des missions de service public ne peut être renvoyé à l’année suivante. Il en va de la sincérité des comptes de l’entreprise et de la sincérité de l’État ».
Le dernier congrès mondial Post et Logistique a voté unanimement son plan stratégique pour l’avenir des services postaux. Un plan qui n’a rien à voir avec celui présenté par le Président de la Poste française… Explications.
Face à un avenir évoluant sans cesse, un numérique pressant, des GAFAM1 et des BHATX², La Poste a fait le choix d’un plan stratégique, d’une refonde totale lancée par le Président, surprenant même ses cadres dirigeants et au détriment de ce qui fait la force du Groupe : ses femmes et ses hommes.
Comme d’autres syndicats, au niveau européen, FO Com a défendu l’idée d’avoir des services postaux innovants et inclusifs. Ce sont des choix plus responsables autrement plus difficiles à porter que celui de mutualiser, transformer ou supprimer des emplois.
FO Com a exprimé son attachement fort à ses missions de service public, l’aménagement du territoire et la distribution du courrier. « L’une des priorités de La Poste semble être « d’augmenter l’offre et l’accès aux services » à travers une présence postale « caméléon » susceptible de répondre aux attentes supposées de la population » et comme l’a rappelé Christine Simon, responsable du secteur Poste à FO Com, « Il est vrai qu’avant la suppression/transformation d’un grand nombre de bureaux de poste, la population avait accès à tous les services de La Poste quel que soit sa situation géographique ! ». La stratégie de La Poste va donc conduire à mettre en place une Poste à plusieurs vitesses et l’entreprise publique perdra sa véritable raison d’être à savoir garantir l’égalité des citoyens en matière de services postaux.
La deuxième mission est celle de la distribution du courrier sous couvert de la dernière directive postale européenne, mais avec des effectifs ne cessant de diminuer. C’est-à-dire des dizaines de milliers d’emplois supprimés et ce en moins de vingt ans ! La Poste fait le choix de réduire le nombre de jours de desserte du courrier plutôt que de miser sur une véritable diversification d’activité basé sur les futurs axes de développement, sur de la formation pour s’approprier le numérique, etc. Il suffit de lire le projet d’accord courrier en cours de négociation…
La Poste préfère donc faire l’impasse sur à terme 20 000 emplois plutôt de construire La Poste de demain moyennant un véritable dialogue social. Ce choix va poursuivre « l’aggravation des inégalités pour les plus isolés et fragiles » et renvoie La Poste à une simple entreprise sans cohésion sociale, reniant ainsi plus de cinq cent ans d’existence…
FO Com a réaffirmé au niveau européen, la nécessité d’un véritable dialogue social, d’une véritable construction avec les acteurs économiques, comme le suggère nombre d’élus européens. Parallèlement, la pandémie qualifiée d’accélérateur et de catalyseur a révélé bien des fragilités dans notre système mais a également démontré combien La Poste est un service vital en temps de crise. Malheureusement, nos dirigeants ne voient aucunement en la crise sanitaire la problématique de leur gestion mais bien un argument pour justifier demain de tous nos maux actuels.
La Poste devrait dès aujourd’hui remettre un peu de sagesse et de raison dans son orientation pour aborder le virage et prendre en compte l’avis des organisations syndicales, la démocratie participative ayant largement atteint ses limites. Les tensions sont palpables partout et après la crise sociale en 2011, la crise sanitaire en 2020, La Poste maintient son message : « et oui La Poste, ça déménage, et dès le 1er juillet ! »
1 GAFAM est un acronyme formé par l’initiale des cinq entreprises Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.
² BHATX regroupe les géants de l’internet asiatique soit Baidu, Huawei, Alibaba, Tencent et Xiaomi.
La loi PACTE (loi relative à la croissance et à la transformation des entreprises) du 22 mai 2019 a consacré dans le Code civil et le Code du commerce la notion d’intérêt social de l’entreprise.
Deux années après son vote, elle fait aujourd’hui de La Poste la première entreprise publique française à détenir la qualité « d’entreprise à mission ». La finalité d’une entreprise à mission consiste à concilier la recherche de performance économique avec sa contribution à l’intérêt général. Ainsi, ces deux notions, l’une commerciale et l’autre sociétale, que l’on oppose généralement en raison de leur nature nativement divergente, ont désormais vocation à former un duo équilibré. Ce duo articule l’économie de marché avec le développement durable et vise à créer le socle de l’économie responsable, ce qui n’est pas sans impact sur la gouvernance de l’entreprise.
Si le pari est ambitieux, il n’en demeure pas moins que les postières et les postiers seront appelés à tout mettre en œuvre pour le gagner. Car, en cas d’échec, il est prévu une procédure de retrait de la qualité « d’entreprise à mission ». En clair, tout autre chemin que celui du succès conduirait à laisser à d’autres le soin de combler à terme tous les manquements de l’entreprise.
Certains verront dans ce nouveau statut le mariage de la carpe et du lapin, quand d’autres y trouveront une très belle opportunité pour La Poste d’inscrire dans le marbre les missions de service public dont elle assume pleinement la charge depuis des générations (service universel de la distribution de la presse et de la distribution du courrier 6J/7, accessibilité bancaire, aménagement du territoire).
Et pour rappel, le plan stratégique « La Poste 2030, engagée pour vous », présenté au Conseil d’Administration du 26 février dernier, intègre quatre engagements qui sont :
la contribution au développement et à la cohésion des territoires ;
la favorisation de l’inclusion sociale ;
la promotion d’un numérique éthique, inclusif et frugal ;
la contribution à l’accélération de la transition écologique pour tous.
La raison d’être de La Poste, qui a toujours eu pour mission fondamentale de relier les hommes partout sur le territoire, demeure la même : « Au service de tous, utile à chacun, La Poste entreprise de proximité humaine et territoriale, développe les échanges et tisse les liens essentiels en contribuant aux biens communs de la société toute entière. »
Dans tous les cas, pour FO, il faudra d’abord inscrire les postières et les postiers au cœur de la stratégie, sans brader leur santé au nom du « tout économique ». Car, sans elles et sans eux, il n’y aura pas d’avenir pour La Poste.
Le ministre de l’Economie a commandé un rapport à l’ancien député du Lot, Jean Launay, concernant les missions de service public dont la Poste a la charge. Ce rapport traite principalement du service postal universel (distribution du courrier 6 j sur 7 sur tout le territoire), de son financement mais également de ses évolutions.
Ce rapport (*) souligne expressément que la charge représentée, avoisinant le milliard d’euros, n’est pas soutenable par la Poste sans mettre son modèle économique en péril et donc, son modèle social.
Les pistes de financement proposées sont de différentes natures, fiscales ou budgétaires, dont l’une, légitime, serait celle d’une dotation annuelle complémentaire du budget de l’Etat.
Pour notre organisation syndicale , il existe deux incontournables :
d’une part la compensation financière doit être juste et totale,
d’autre part, elle doit être pérenne.
Et cela sans alléger les missions garantes de solidarité et de maintien du lien social que représente le service public postal.
Cependant, mettant en avant les évolutions qui ont d’ores et déjà été mises en œuvre, le rapporteur encourage l’entreprise à « poursuivre des efforts de maîtrise descoûts ». Suppressions d’emplois, dégradation des conditions de travail, disette salariale risquent d’être, une fois de plus, le lot des postiers qui, déjà payent l’addition du désengagement de l’Etat ; le modèle social est aujourd’hui attaqué avec l’explosion de l’emploi précaire, ce qui remet en cause la qualité de service rendu aux citoyens.
Ceci ne peut qu’affaiblir la Poste qui a pourtant de nombreux atouts : le maillage territorial, le passage quotidien du facteur et la maîtrise du « dernier kilomètre » permettent à l’entreprise publique de pouvoir faire face à la concurrence dans le secteur du colis, dont les volumes sont en forte augmentation. La fédération FO considère justement que la poursuite de la diversification des services proposée aux facteurs n’est pas compatible avec les suppressions de postes et les réorganisations incessantes de leurs tournées.
La pérennité et le développement des activités passent par le maintien de toutes les missions de service public, la garantie des moyens de financement pérennes qui y seront associés mais aussi par le maintien des emplois et la défense d’un modèle social qui exclut la précarité.
Lors du récent Congrès mondial Poste et Logistique, les participants ont abordé la question de la diversification. Cette tendance très large a impacté les postes du monde entier de manière très différente. En effet, si certaines postes continuent encore à traiter principalement le courrier, d’autres ont diversifié leurs activités avec du transport, des activités bancaires ou des activités tertiaires. Voici un extrait de notre intervention :
« La Poste française a créé sa propre banque postale il y a vingt ans. En raison de la diminution du courrier, la poste française a décidé de diversifier les activités postales en développant de nouveaux services tels que la livraison de tablettes électroniques, de médicaments et de repas, mais aussi des services sociaux tels que « veillez sur mes parent ».
FO veille à ce que ces nouveaux services ne portent pas atteinte à la réputation des postiers et des postières. FO veille également à ce que la diversification n’ait pas d’impact négatif sur la confiance de la population. Et enfin, FO surveille de près que la mise en place de nouveaux services n’entraîne pas une pression à la baisse sur les conditions de travail des travailleurs. À ce jour, la diversification n’a pas apporté le chiffre d’affaires souhaité. La Poste veut innover et se diversifier sans se renier. Après avoir intégré une grande compagnie d’assurance, La Poste va développer ses activités bancaires dans le crédit à la consommation, les services bancaires aux collectivités locales et aux entreprises. La Poste va également investir à l’étranger par le biais de partenariats stratégiques.
La Poste connaît une profonde transformation de tous ses métiers et la situation de l’activité courrier est devenue une préoccupation majeure à la veille d’une nouvelle directive postale européenne. La Poste française représente 220 000 postiers, dont 95 000 sont des postiers. Imaginez si la situation du courrier conduit à la suppression de la moitié des tournées… L’impact sur l’emploi serait une catastrophe. L’avenir ne viendra que d’une diversification bien planifiée et exécutée.»
Il vous reste des Droits Individuels de Formation (DIF)? N’attendez plus, inscrivez-les sur votre Compte Personnel de Formation (CPF) avant la date limite du 30 juin 2021.
Pourquoi reporter ces heures ?
Ces heures de DIF, converties en euros à hauteur de 15€/heure, vous permettent de financer des formations en vue de concrétiser votre projet professionnel. Cela peut représenter jusqu’à 1 800 € si vous disposez du nombre maximal de 120 heures de DIF.
Pour saisir vos heures, reportez-vous au courrier qui reprend votre solde d’heures DIF de 2014 (reçu à votre domicile en octobre 2020), munissez-vous de votre numéro de Sécurité Sociale et connectez-vous à www.moncompteformation.gouv.fr. La saisie est simple et le nombre d’heures s’arrondit à l’heure supérieure. Il vous suffit ensuite de télécharger votre justificatif et d’enregistrer votre solde.
Au-delà du 30 juin 2021, il ne sera plus possible d’enregistrer vos heures et vos droits seront perdus.
Pour FO Com, le financement des formations via les heures de DIF est un plus puisqu’il permet aux postiers de se professionnaliser. Il est donc important de ne pas perdre ces heures de DIF.
Les problèmes de la filière SI sont nombreux, bien souvent communs à toutes les DCN informatiques (Direction à Compétence Nationale, CSMSI, DISFE/DSIBR, DSI BSCC, DSEM). Les décisions de La Poste ne semblent pas prêtes de les résoudre, bien au contraire :
règles du TPAS modifiées unilatéralement,
faux espoirs de recours TPAS,
blocage des dossiers de télétravail,
rémunérations des informaticiens en berne,
flou sur la stratégie informatique de La Poste et l’avenir des informaticiens…
FO écrit aux DSI et RH Groupe [Lire le courrier de FO] et exige d’être reçue en bilatérale pour développer les problématiques auxquelles se heurtent les postiers de cette filière. Nous attendons des réponses, du concret et des engagements à la hauteur des enjeux que portent cette filière en manque d’écoute et de reconnaissance.
FO vous informera via ses représentants locaux des avancées obtenues.