Dès juillet 2023, une nouvelle ligne figurera sur le bulletin de paie des salariés, le « montant net social ». Cette appellation indique le revenu net après déduction des montants des prélèvements sociaux obligatoires. Elle constitue une référence commune à tous les salariés, quel que soit leur statut, leur branche ou leur entreprise, en matière d’éligibilité à certaines aides sociales.
En Norvège, le gouvernement compense le prestataire du service universel, Posten Norge, pour le coût net de l’OSU. Étant donné que la baisse des volumes de courrier continuera à faire peser une charge financière sur Posten Norge, le niveau de compensation du gouvernement devrait augmenter avec le temps. Cela a conduit le gouvernement norvégien à évaluer quel devrait être le niveau de service approprié de l’OSU (Obligations de Service Universel).
En 2016, l’obligation de distribution le samedi a été supprimée, réduisant de fait l’obligation de fréquence de distribution de six jours par semaine à cinq jours par semaine. Posten Norge a utilisé cette liberté accrue et a cessé de distribuer le courrier le samedi. Malgré la réduction de la charge de l’OSU qui en a résulté (et donc des dépenses publiques pour l’achat de services postaux non viables sur le plan financier), des réductions supplémentaires de la fréquence de distribution ont été envisagées en 2017 et 2018.
En 2017, le ministère norvégien des transports et des communications s’est inquiété du fait que l’augmentation de la compensation pour le service postal pourrait ne pas être l’utilisation la plus efficace des fonds publics. Il a déclaré qu’en raison du niveau de numérisation de la société, la nécessité d’envoyer des lettres avait été considérablement réduite. En conséquence, ils ont suggéré que les fonds publics pourraient potentiellement être alloués plus efficacement à d’autres services, tels que les soins de santé ou l’éducation. Dans le but d’assurer une meilleure viabilité financière de l’OSU et une utilisation plus efficace des dépenses publiques, des recherches ont été menées pour évaluer quel serait le champ d’application approprié de l’OSU, offrant un compromis entre un niveau de service élevé et des dépenses publiques moindres.
Comme la fréquence de livraison représentait 70 % du coût net de l’OSU en 2018, plusieurs modèles de livraison ont été envisagés dans ce processus, y compris des modèles permettant des fréquences de livraison différentes dans les zones urbaines et rurales. Cette différenciation visait à tenir compte des coûts de livraison plus élevés dans les zones rurales.
En 2019, le parlement norvégien a accepté une proposition du ministère visant à réduire la fréquence de livraison de 5 jours par semaine à 2,5 jours par semaine (c’est-à-dire en alternant la livraison deux jours par semaine et la livraison trois jours par semaine sur un cycle de deux semaines). Ce changement est entré en vigueur en juillet 2020. La distribution quotidienne des journaux dans les zones rurales (sans distribution alternative de journaux) a été assurée après une procédure d’appel d’offres public. Pour compenser la baisse de la fréquence de distribution, les destinataires peuvent toujours faire distribuer leur courrier dans des boîtes postales (bien qu’aucune augmentation significative de la demande n’ait été enregistrée), et les colis sont distribués dans des points de service cinq jours par semaine. En outre, les petits paquets (c’est-à-dire les « lettres » contenant des marchandises achetées en ligne) sont distribués par Posten Norge tous les jours dans les zones urbaines (qui représentent 50 % des foyers) sur une base commerciale.)
Posten indique que l’impact réel sur les expéditeurs a été très modéré, car la fréquence de délivrance standard est passée de J+1 à J+2 dès 2018, avant l’introduction de la livraison alternée. Dans ce contexte, l’introduction de la livraison alternée a seulement signifié que 50 % des volumes de courrier seraient distribués dans les trois jours au lieu de deux jours. De même, Posten n’a pas connu d’impact sur ses volumes de courrier suite au changement de fréquence de livraison, c’est-à-dire qu’il n’a pas déclenché d’e-substitution supplémentaire.
L’impact financier des modifications de l’OSU a été substantiel. En 2019, le coût net de l’OSU lié à la livraison cinq jours par semaine était de 620 millions de couronnes norvégiennes (environ 63 millions d’euros). En 2020, ce coût net a disparu après que la transition a eu lieu en juillet. Cependant, le service commercialement défini par Posten à partir de 2022 est la distribution de lettres aux points de ramassage, ce qui fait passer le coût net de l’OSU pour la fréquence de distribution et le point de ramassage à 749 millions de NOK (environ 75 millions d’euros) et plus. Cela montre clairement que même la distribution un jour sur deux ne suffira pas à garantir la viabilité financière de l’OSU dans un pays fortement numérisé (et peu peuplé).
[source : Main developments in the postal sector 2017-2021 – Copenhagen Economics]
Avec le boom des livraisons et l’expansion considérable du e-commerce (avec un chiffre d’affaires atteignant les 112 milliards d’euros en 2020), le dernier kilomètre devient capital. Par comparaison, le secteur postal et de la distribution a généré environ 110 milliards d’euros de recettes en 2021 (0,8 % du PIB total et +21 % par rapport à 2017) dans les États membres de l’Union Européenne-27. La logistique du dernier kilomètre, également appelé « Last Mile Logistics », est un terme utilisé majoritairement dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement (supply chain). Avec l’essor accéléré des ventes en ligne, le « dernier kilomètre » est au cœur des préoccupations. Il désigne tout simplement l’étape finale du processus de livraison. C’est-à-dire le moment où le colis part de l’entreprise (magasin de détail, entrepôt, usine de fabrication…) pour rejoindre sa destination finale (le lieu de réception par l’utilisateur définitif). L’objectif du Last Mile Logistics est d’optimiser autant que possible les délais. Cependant, la livraison du dernier kilomètre apparaît pour les entreprises comme la plus coûteuse financièrement mais également sur le plan environnemental. L’acheminement de marchandises serait en réalité responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre dans le milieu urbain. Selon une étude menée par Cushman & Wakefield, intitulée « Last Link : Quantifying the Cost », le dernier kilomètre représente effectivement plus de la moitié des coûts globaux de la chaîne logistique soit jusqu’à 20 % des frais liés au transport du produit. La crise sanitaire a confirmé l’accélération des achats en ligne. Ce serait alors 42 millions de « cyberacheteurs » qui se sont retrouvés sur Internet durant le quatrième trimestre de 2020. Le transport express (dans les 24 à 48 heures suivant la commande) s’impose également comme un service fondamental. Les habitudes de consommation évoluent et les achats en ligne explosent. Les consommateurs sont devenus exigeants : rapidité (mis en avant par exemple par Amazon), souplesse des horaires, planification, récupération des produits sélectionnés dans un point de retrait, point relais ou magasin, y compris les dimanches et jours fériés. Les courses en ligne gagnent également en popularité et entraînent le secteur alimentaire à développer sa logistique. La grande distribution continue son envolée digitale : + 7 % au 3e trimestre 2021 par rapport à 2020 et + 47 % par rapport à 2019. Cette évolution s’est accompagnée d’une détérioration considérable des conditions de travail dans le secteur de la livraison du dernier kilomètre. En effet, La Poste a modifié ses organisations de travail dans le but, d’une part, de réduire les coûts, principalement constitués par les frais de personnel et, d’autre part, de devenir plus flexible et agile afin de rester compétitive, d’obtenir davantage de clients et prendre en compte l’évolution de leurs besoins. Cette détérioration se présente différemment en Europe selon les contextes nationaux et dépend largement du cadre juridique et de la culture nationale dans le secteur de la poste et de la logistique, ainsi que des différents usages en matière de négociation collective et d’organisation du travail. Globalement, la principale tendance observée est celle de l’externalisation des coûts, des risques et du travail. D’un point de vue syndical, la livraison du dernier kilomètre est confrontée à une course vers le bas en termes de salaires et de conditions de travail. Les contrats de travail des chauffeurs-livreurs comprend des employés directs, des sous-traitants, des indépendants et des travailleurs de plateforme qui se font concurrence. C’est pour cela que FO Com au sein de UNI Global Union contribue actuellement à une étude européenne afin d’avoir une vision plus complète et pouvoir défendre les intérêts des salariés concernés. L’enjeu est de taille puisque l’étude veut englober des entreprises aussi diverses que UPS, Amazon, DHL, Royal Mail, DPD Group, Uber Eats, Delivery Hero, Aramex, Jumia ou Just Eat…
Depuis l’annonce du plan stratégique lancé en 2021, La Poste, ambitieuse et volontaire, se transforme en plaçant « la qualité de service, la satisfaction clients et la proximité en tête de ses priorités ».
Est-ce que FO Com aurait une vision erronée de ces trois éléments ? Comment assurer une qualité de service sérieuse en réorganisant à tour de bras et en embauchant du personnel précaire à peine formé ? Comment se vanter d’une bonne satisfaction clients alors que les incivilités voire les agressions sont en forte hausse ? Comment parler de proximité alors que des milliers de bureaux de poste ferment ?
Chacun possède son cadre de référence et visiblement, FO Com n’a pas le même que La Poste. FO Com fera en sorte que la « transformation » ne se mue pas en déformation.
Le contrat de présence postale 2023-2025 a été signé en début d’année entre l’Etat, l’AMF et La Poste. Il s’agit du 6ème contrat de présence postale.
Aujourd’hui, nous dénombrons 17 099 points de contacts. 97% de la population se situe à moins de 20 minutes d’un bureau de poste. Ceux-ci se répartissent comme suit :
7073 BP dont 402 bureaux Frances Services et 1458 Facteurs Guichetiers
6890 Agence Postale Communale
3136 Points relais
Depuis 2016, la fréquentation est en baisse de 52% passant de 403 millions de visites à 195 millions en 2022.
Les CDPPT (Commission Départementale de Présence Postale Territoriale) se poursuivent avec 3 priorités :
Amélioration de la qualité de services des Agences Postales Communales avec une ouverture minimale de 12H par semaine,
Gouvernance plus agile avec la création d’une vice-présidence et d’un quorum simplifié,
Préservation du niveau de financement.
Ce qui change :
Evolution du modèle de convention pour les APC avec un minimum de rémunération garanti ainsi qu’une Rémunération Variable Bancaire,
Possibilité d’avoir une étape à 3 ou 6 ans pour la création d’une APC ou d’un point relais si le dialogue structuré échoue,
Réduction d’1/3 des fermetures intempestives des bureaux par un travail sur les horaires estivaux et l’ouverture du bureau le jour de « vie communale » (par exemple jour de marché).
Partager avec les élus sur la fréquentation des bureaux de poste.
La Branche Grand Public et Numérique va investir 800 M€ dans la rénovation des bureaux avec un gros travail pour atteindre les objectifs de la conquête, et augmenter le Produit Net Bancaire. Il est à noter également la création d’un centre de relation avec nos partenaires. De plus, des formations et des plaquettes des services postaux seront mis à leur disposition.
Les résultats du Groupe La Poste ont été présentés le 24 février 2023. C’est une belle année pour le Groupe La Poste qui voit son résultat net croître de 11 %.Les comptes de cette année 2022 furent particulièrement impactés par la crise géopolitique, l’inflation généralisée, l’augmentation des prix de l’énergie et la remontée des taux d’intérêt.
Le Groupe La Poste a bien résisté en enregistrant un chiffre d’affaires de 35,39 Md€ (+ 2,3 %). Il est à noter que 44 % de ces résultats proviennent de l’international. Dans la continuité du plan stratégique 2020-2030 « engagé pour vous », la diversification des activités permet de consolider les résultats.
Sans les postières et les postiers rien de tout cela ne serait arrivé ! C’est leur travail au quotidien, leur adaptation permanente aux nouvelles activités, aux nouvelles organisations de travail et leur investissement qui ont permis ces bons résultats.
Le décret d’application de la loi Marché du travail du 21 décembre 2022 (Art. 4, loi n° 2022-1598) ferme la porte au licenciement pour abandon de poste qui permettait aux salariés de bénéficier des allocations chômage. Ce principe constitue « une aberration juridique » créée dans le seul but de restreindre encore un peu plus les droits des demandeurs d’emploi.
Face à la dangerosité du dispositif pour les salariés, le gouvernement avait promis des garanties dans le décret du 17 avril 2023 qui s’avèrent très insatisfaisantes. FO ne peut, par exemple, accepter qu’un salarié, dans l’impossibilité de relever son courrier (en raison d’une hospitalisation), se trouve exposé au risque d’être déclaré « présumé démissionnaire ». Aussi, FO vient de déposer un recours devant le Conseil d’Etat pour faire annuler ce décret.
Un périmètre élargi qui dope le taux de participation
En début d’année La Poste a présenté aux organisations syndicales le baromètre d’engagement de l’année 2022. Ce baromètre a évolué en intégrant GeoPost dans son périmètre, soit « un nombre de personnes jamais atteint » avec une participation forte (à la BSCC de 65 à 68%).
L’engagement baisse mais pas de façon homogène ; il se maintient dans toutes les branches sauf à la BSCC.
Si certains indicateurs progressent comme la communication sur les enjeux du Groupe (+4) et le fait que le plan stratégique réponde bien à ces enjeux (+4), d’autres sont en régression, notamment les conditions d’hygiène et de sécurité au travail qui enregistrent une baisse de -7 points dans toutes les branches.
Pour les autres indicateurs en baisse, on notera la démotivation due au mauvais équilibre vie pro/vie perso (-4), pas de confiance non plus dans le contenu du travail (-5) pas plus que dans l’atteinte des objectifs (-4) et le fait qu’ils soient réalisables (-3), le fonctionnement des établissements/directions laisse à désirer (-4) et l’accompagnement lors d’une mobilité est également en baisse (-6).
Selon La Poste, les analyses quantitatives et qualitatives du baromètre vont permettre aux managers de capitaliser sur les indicateurs qui progressent et de mettre en place des plans d’action sur les indicateurs qui régressent. La démultiplication doit se faire dans chaque branche qui mettra en place ses propres plans d’action.
A la suite de l’accord NAO 2023, La Poste a innové en termes d’aide au transport. D’abord en créant une tranche supplémentaire pour l’ITVP (Indemnités Transport pour l’utilisation d’un Véhicule Personnel) pour les postières et les postiers dont le trajet domicile-travail se situe entre 7 et 20 km. Ensuite, en instaurant un Forfait Mobilité Durable (FMD) pour ceux qui ne bénéficieraient pas de l’ITVP. A noter que le FMD est cumulable avec la participation de La Poste à l’abonnement transport en commun et s’élève à 200€ pour l’année.
Pour bénéficier de l’ITVP tranche 1 (7-20km), il faudra vous rendre à partir du 1er juillet sur le site https://plume.laposte.fr/rh et effectuer la démarche adéquate. Bon à savoir : l’effet rétroactif est assuré.
Si vous bénéficiez déjà de l’ITVP pour les tranches déjà existantes, il sera inutile de renouveler votre demande, celle-ci sera automatiquement reconduite avec les nouveaux barèmes sur la paie de mai.
Attention : Si votre situation a changé (allongement de la distance), vous pouvez faire votre demande dès aujourd’hui.
FO Com se réjouit de la revalorisation de chacune des tranches de l’ITVP (+200€). Pour autant, nous exigeons toujours le 13eme mois ainsi qu’une hausse substantielle des salaires.