La Poste: déçus par les annonces du PDG, les syndicats lancent une pétition
Les syndicats de La Poste ont manifesté mardi unanimement leur déception devant les propositions du PDG du groupe sur les conditions de travail, après le suicide de deux cadres, et annoncé qu'ils allaient adresser une pétition aux employés.
Les syndicats de La Poste ont manifesté mardi unanimement leur déception devant les propositions du PDG du groupe sur les conditions de travail, après le suicide de deux cadres, et annoncé qu'ils allaient adresser une pétition aux employés.
Au cours d'une conférence de presse commune, un événement inédit depuis 2008, la CGT, SUD, FO, la CFDT, la CGC-Unsa et la CFTC ont affirmé que les annonces faites lundi par le PDG Jean-Paul Bailly étaient "encore très loin de ce qu'il faudrait pour répondre aux situations difficiles que vivent les postiers".
Les syndicats ont renouvelé leur demande d'un "arrêt ou gel des restructurations, des réorganisations et de la destruction de l'emploi", qu'ils jugent à l'origine d'un malaise social au sein de l'entreprise, marquée par deux suicides de cadres en Bretagne, le 29 février et le 11 mars.
M. Bailly a annoncé lundi des "ajustements", mais pas de pause, dans les réorganisations en cours.
Il a fait part de "quatre décisions importantes": "un grand dialogue au niveau national et local jusqu'au 15 septembre, un cycle rapide de négociations pour aboutir à un train de mesures concrètes d'ici au 30 avril, le report de six mois du déploiement de l'actionnariat salarié et la nomination d'une médiatrice de la vie au travail".
Plusieurs représentants syndicaux ont relevé un "décalage" entre ces annonces et le quotidien des postiers, jugeant que le PDG "ne sait pas ce qui se passe" dans son entreprise qui emploie quelque 240.000 personnes.
"Le problème aujourd'hui, c'est que nous n'avons pas d'actes concrets, mais que des annonces", a résumé Colette Duynslaeger (CGT), tandis que Gaëlle Differ (SUD) a estimé que la direction était "dans l'affichage et dans le saupoudrage". Selon elle, M. Bailly fait "un pari risqué" sur le fait qu'il n'y aura "pas de nouveau drame dans les six mois".
Sur l'emploi, la CGT, premier syndicat du groupe, a souligné que, depuis dix ans, 90.000 postes avaient été supprimés, soit "un emploi par heure".
"Cela ne peut pas être sans répercussions sur la situation des salariés", a souligné Mme Duynslaeger.
La pétition, qui sera transmise aux salariés dès mardi soir, reprendra la déclaration commune des syndicats.
Les organisations ont également appelé le PDG à "revoir" le dialogue social, et relevé qu'aucune date de rencontre ne leur avait été communiquée à ce stade, alors que des mesures concrètes sont annoncées avant fin avril.
Ils ont également souligné qu'une réunion du conseil d'administration de La Poste prévue la semaine prochaine avait été annulée, la responsable de SUD se demandant si "M. Bailly craint la confrontation avec les représentants du personnel".
"Il y a plus d'annonce de reports de réunions que de réunions aujourd'hui", a renchéri Mme Duynslaeger, ajoutant que M. Bailly "aurait tort de considérer les syndicats comme des ennemis".
Sollicitée par l'AFP, la direction de La Poste a annoncé de nouvelles rencontres entre la direction et les organisations syndicales en début de semaine prochaine
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120320.AFP0926/ Créé le 20-03-2012