« Les cadres n’ont pas droit aux heures supplémentaires ! ». Derrière cette affirmation un peu hâtive et simpliste, se cache un véritable scandale au moment où la question du pouvoir d’achat est essentielle dans les débats qui animent notre société.
« Entreprise citoyenne », La Poste ne devrait-elle pas commencer par respecter la loi ?
Comme annoncé dans la brève du 16 mars, FO Com a sollicité et obtenu une audience à la DRH du Groupe. Nous avons été reçus le 22 mars afin de partager avec La Poste nos inquiétudes quant au prix du carburant et à la situation des postiers, mais aussi pour proposer des solutions concrètes et immédiates.
Nous avons demandé une contribution financière temporaire pour tous les agents qui utilisent leur véhicule personnel pour se rendre sur leur lieu de travail, tant que le prix du carburant reste si élevé.
Nous avons également proposé une série de mesures dont certaines seraient portées par les Branches pour une application locale :
L’ouverture de négociations pour la mise en place d’un accord mobilité,
Le gel des réorganisations et des fusions le temps d’un retour à la normale,
Un jour supplémentaire de télétravail pour les volontaires,
Le développement du travail déporté pour les conseillers bancaires,
Une adaptation des prises et fins de service pour permettre l’utilisation des transports en commun ou du covoiturage,
Un abaissement du critère kilométrique aller-retour pour le calcul de la prime transport,
Un système de Bourse d’emplois pour permettre un rapprochement au plus près de son domicile.
Personne ne peut dire quand nous retrouverons une situation normale. Mais face à cette situation extraordinaire, FO demande que des mesures exceptionnelles soient engagées. FO Com à vos côtés.
À l’issue de plusieurs semaines de négociations et d’ultimes propositions, un accord salarial a été conclu avec La Poste. [ Lire le tract NAO 2022 – Dernières propositions de La Poste ]
Loin de nous satisfaire entièrement, il acte cependant la prise en compte partielle de la situation économique que subissent de plein fouet tous les postiers : loyer, énergie, carburant, alimentaire, etc…
L’augmentation générale des salaires comprise entre 2 % et 2,5 %, le complément de rémunération en hausse de 2,5 % et des minimas conventionnels revalorisés, ne sont qu’une première étape.
Parce que la valeur travail, sa reconnaissance, c’est sa rémunération effective, c’est le salaire qui doit permettre à toutes et tous de vivre dignement de son travail.
Mais la valeur travail, celle des agents des services publics et des services qui devraient relever du service public, c’est la considération apportée à ces agents, à leurs missions, à la qualité de leur mission, aux moyens qui doivent être mis en œuvre.
Cela vaut pour le salaire, cela vaut pour les budgets publics : tout ce que nous gagnerons sera autant de moins qui s’évaporera dans la spéculation boursière, dans les dividendes versés sans vergogne aujourd’hui aux actionnaires, déconnectés de la réalité de la très grande majorité des femmes et des hommes.
L’État doit s’appliquer à lui-même son injonction aux efforts que devraient faire les employeurs : on négocie des accords à 3%, 3,5%, 4% dans les branches et entreprises, et bien qu’il annonce ne serait-ce que la même augmentation du point d’indice comme première étape immédiate du dégel de l’indice des fonctionnaires.
Il nous faut œuvrer au renversement des priorités des politiques économiques qui prévalent depuis trop longtemps. Ce n’est pas à l’économie, encore moins à la finance de régenter la vie des femmes et des hommes, c’est aux femmes et aux hommes en société de régenter l’économie afin qu’elle serve la justice sociale.
C’est l’œuvre pour laquelle nous militons, nous, FO, sommes engagés sur le terrain syndical.
Si nous croyons à la force de la négociation collective pour faire progresser les droits des salariés, nous croyons à la force de la manifestation, à la force de la grève quand elle est nécessaire. C’est là, la force collective du syndicalisme, c’est là, la force collective du salariat.
FO défend le salaire dans son entièreté. Parce que le salaire, c’est le financement de la solidarité ouvrière, de la sécurité sociale, des retraites, de l’assurance-chômage. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que nous étions là hier et voulons affirmer que nous serons là demain pour faire valoir et faire progresser les droits des travailleurs pour la justice sociale !
Grâce aux organisations syndicales signataires du nouvel accord 2021-2023, tous les agents de La Poste SA* pourront bénéficier cette année d’un intéressement. Pour rappel [Lire notre tract sur l’accord intéressement de juin 2021]
Son montant sera de 534,21 € net (591,60 € brut)
A noter que si vous maintenez votre intéressement sur votre PEG, il sera abondé selon les règles en vigueur et sera alors de 690,93 €.
Pour mémoire, en 2021 l’ancien accord n’avait pas permis le versement d’un intéressement et en 2020, il s’élevait à 374,49 euros net (415 € brut).
FO Com a largement contribué à l’amélioration de cet accord en négociant des conditions et des montants plus favorables, tout en restant guidé par une conviction forte : « Les postiers, acteurs du développement de l’entreprise doivent être les bénéficiaires du résultat de La Poste. »
Pour rappel : le montant de l’intéressement versé aux postiers est principalement dépendant du résultat net de l’entreprise. Les comptes de La Poste font apparaître pour 2021 un résultat net en forte progression par rapport à 2020.
FO Com a demandé à La Poste :
>De revaloriser les critères de détermination du montant de l’intéressement ;
>D’améliorer la participation de l’entreprise à l’abondement des montants versés sur le PEG et le PERCOL.
*Sont éligibles à l’intéressement les personnels ayant trois mois d’ancienneté dans l’entreprise à la fin de l’exercice de référence et au prorata du temps de présence.
La Poste vient d’annoncer la neutralisation des absences pour cause de COVID afin de ne pas pénaliser les postières et les postiers dans la prise en compte de la prime d’équipe pour la période allant maintenant du 21 décembre 2021 au 19 février 2022. Dans un premier temps, La Poste avait gracieusement accordé 11 jours de neutralisation (du 20 au 31 décembre 2021).
Il s’agit évidemment d’une avancée, mais pour FO Com, le compte n’y est toujours pas !
Rappelons-nous : début de la crise COVID en mars 2020 soit plus de 700 jours en période de pandémie. Durant toute cette période, La Poste aurait donc décidé de neutraliser à peine plus de 130 jours ? Il en manque 570 et donc largement de quoi amputer cette prime, et par conséquent faire de grosses économies sur le dos d’agents ayant déjà très un faible pouvoir d’achat.
Pour FO Com une seule revendication : la neutralisation de toutes les absences du premier au dernier jour de la pandémie.
Au début de cette négociation, dans un contexte de forte inflation (2,8% en 2021), FO@LBP a demandé:
La préservation du pouvoir d’achat et des mesures collectives embarquant un maximum de salariés, avec une mesure « plancher »
Une enveloppe égalité professionnelle suffisamment étoffée pour solder toute ou partie des inégalités salariales entre les femmes et les hommes ainsi que les inégalités liées à l’ancienneté
@LBP est un syndicat réformiste, notre seul objectif est l’intérêt des salariés en dehors de toutes influences politiques. Après les dernières propositions de La Banque Postale, nous n’avons pas tout obtenu cependant nous considérons qu’un refus de signature irait à l’encontre de l’intérêt de tous.
Pour négocier son salaire d’embauche ou sa revalorisation salariale annuelle, certains outils peuvent se révéler intéressants et vous aider dans vos démarches. Plusieurs sites internet proposent ainsi d’estimer son salaire en fonction de différents critères et sont autant d’arguments que vous pourrez reprendre à votre compte. Si ces approches doivent être nuancées, elles présentent l’avantage de proposer un premier ordre d’idée pour entamer un échange avec son manager. Elles proposent une fourchette haute, moyenne et basse qui correspondent au prix du marché.
A ce propos, FO rappelle que La Poste a jugé bon de supprimer ses Emplois Repère (ER) qui permettaient, comme leur nom l’indique, de poser des jalons, fonction par fonction. En vérité, ces emplois repère existent toujours dans la mesure où La Poste doit avoir des outils de gestion de sa masse salariale. Leur « suppression » signifie en vérité que La Poste les a rendus « secrets », ce qui rend légitimes certaines critiques relatives à sa politique salariale (absence de transparence et d’équité).
A titre d’exemple, l’Agence Pour l’Emploi des Cadres (APEC) propose son simulateur de salaire pour les cadres en utilisant différents critères :
FO Com demande la neutralisation des absences liées au COVID. Dans ce contexte si compliqué de crise sanitaire, il est impensable de maintenir des critères de présentéisme pour le calcul de la prime.
FO Com, lors de la Commission Nationale de Santé et Sécurité au Travail La Poste, ainsi que dans les différentes instances BSCC, a demandé la neutralisation de ces critères. La situation est suffisamment difficile à vivre pour l’ensemble des agents.
La Poste, entreprise socialement responsable, doit entendre nos revendications. Voir notre dernier tract prime d’équipe
Encore une fois, pourquoi être si généreux dans l’affichage du versement d’une prime quand dans « la vraie vie » en bénéficier est quasi mission impossible.