Aujourd’hui, nombreuses sont les personnes qui suite à la réorganisation de leur service, sont à reclasser.
Pour retrouver un emploi, ces personnes doivent suivre un véritable parcours du combattant, au bout duquel le succès n’est pas
forcément garanti, et ce, pour différentes raisons :
- le nombre de réorganisations est tel que le «marché
» de l’emploi interne n’est pas en mesure d’absorber le nombre de personnes à reclasser,
- la métiérisation qui caractérise La Poste
aujourd’hui empêche la fluidité des mouvements entre les métiers. Chaque métier a tout naturellement tendance à prioriser ses propres situations internes et n’a pas forcément le réflexe ou envie
en raison de la lourdeur ou de l’inefficacité des procédures transverses de se tourner vers les autres métiers pour «couvrir» ses emplois vacants,
- malgré des ressources disponibles en interne mais
qui ne sont pas forcément adaptées aux postes proposés, la tentation est grande pour les directions RH de recourir à des recrutements externes synonymes de recrutements « sur-mesure».
Cette situation est génératrice de mal-être au travail non seulement pour les postiers touchés par cette situation mais également
pour les autres, qui ont conscience que cette situation peut les concerner tôt ou tard.
Cette situation touche toutes les catégories de la population, cadres et non cadres.
Force est de constater que toutes les décisions qui sont prises ici ou là par la direction pour rassurer le personnel ne sont pas à
la hauteur du malaise créé. Elles constituent un cataplasme sur une jambe de bois. Par ailleurs, le plan national de prévention aux risques psycho–sociaux mis en œuvre par
La Poste, est la preuve s’il en est que celle ci, bien qu’adepte publiquement et devant les médias de la pratique du déni de
réalité (tout va pour le mieux… tout est sous contrôle… nos «préventeurs » veillent…), reconnaît indirectement en interne, que la situation n’est pas aussi rose qu’elle veut bien le
dire.
Dans un élan de transparence d’une part et de respect vis-à-vis de son personnel, d’autre part, la direction se grandirait en
prenant ses responsabilités, déjà en reconnaissant, en toute humilité, que tout changement organisationnel génère du stress, suscite des craintes légitimes chez les personnes. Fort de ce constat,
La Poste doit impérativement mettre en œuvre une politique d’accompagnement responsable et efficace pour les personnes laissées pour compte. Ce serait l’occasion pour cette Poste qui s’est
toujours dite attachée aux missions de service public, de mettre ses actes en conformité avec ses déclarations, en commençant par appliquer cette mission à elle-même, les postiers étant des
citoyens !
Cette responsabilité citoyenne et sociétale (car c’est bien de cela dont il s’agit) passe par l’ouverture d’un grand
chantier RH pour notamment résorber les reclassements. IX 13
FO COM souhaite faire du traitement des reclassements une priorité absolue car RECLASSEMENT est synonyme de mal-être au travail, d’atteinte à
la dignité des personnes concernées. Cette situation est souvent vécue comme une injustice d’autant que, souvent, leurs compétences sont reconnues lors des entretiens d’appréciation ou des
managements de la performance (cela en dit long sur l’utilité de ce type d’exercice) et dont le sort est souvent voué à l’inconnu et à l’arbitraire.
FO COM demande au Corporate qui est par
excellence l’échelon administratif transverse de La Poste d’engager une réflexion avec les organisations syndicales afin de garantir des droits aux personnes en situation de
reclassement.
FO COM souhaite notamment que les
orientations suivantes soient examinées et approfondies :
- la création d’une cellule nationale de
reclassement chargée de formuler aux personnes à reclasser des propositions les plus larges possibles ouvrant des perspectives dans tous les métiers. Cette cellule devra également être capable de
favoriser les mobilités externes.
- la préparation de la réorientation des
personnes à reclasser en mettant en œuvre toutes les solutions adaptées : stages, formation, missions temporaires,
Il est primordial que personne ne reste sans activité. Il est indispensable que la cellule de reclassement organise un entretien avec chaque personne à réorienter jusqu’à ce que cette dernière
ait retrouvé un poste.
Par ailleurs, les recrutements externes (dans la mesure du possible et selon des modalités à définir) doivent être mises en œuvre
uniquement après avoir exploré «la piste interne».
- la réorientation des personnes à reclasser sur des
postes de niveau au moins égal à celui jusque-là occupé; idem pour le niveau de rémunération (y compris pour les mobilités externes vers la Fonction Publique) ;
- un accompagnement financier au titre des mobilités
(géographiques, fonctionnelles) classique, juste et équitable, revalorisée d’une prime de mobilité «forcée». Cette prime de mobilité forcée aurait pour objectif de
dissuader les reclassements réputés de « confort » pratiqués par certains managers (reclassements déconnectés des objectifs stratégiques du groupe).
- La mise en œuvre de la
transparence: la direction produira au cours des comités de carrière nationaux ou d’autres instances à définir, un
bilan d’évolution de la situation de chaque personne, sous la forme d’un tableau de suivi individualisé. Les organisations syndicales étant destinataires de ce type d’informations.
Avec FO, obtenons notre dû
Avec FO, faisons respecter nos droits !