INFO: La Poste va lancer un plan d’économies de 120 millions d’euros
L’entreprise publique, fragilisée par la baisse structurelle du courrier, va devoir revoir son modèle économique.
Le modèle économique de La Poste est miné par la baisse structurelle du courrier. - AFP
Le modèle économique de La Poste est miné par la baisse structurelle du courrier. - AFP
Les comptes de La Poste se dégradent et vont amener l’entreprise publique à engager d’ici à la fin de l’année un plan d’économies sur l’activité courrier. L’information, révélée par SUD-PTT mercredi, a été confirmée aux « Echos » par une source proche du dossier. Un objectif de 120 millions d’euros est évoqué. Les économies seraient obtenues par des reports d’investissements et une diminution de la « dette sociale », c’est-à-dire les jours de congés non pris et dus aux postiers, ce qui donne lieu à des provisions passées dans les comptes.
Ce plan témoigne de la fragilisation du modèle économique de La Poste. Ce dernier est miné par la baisse structurelle du courrier , son activité principale, dont le déclin s’est accéléré ces derniers mois avec la crise. Le nombre de plis expédiés a encore baissé de 6 % sur les six premiers mois de 2013. Conséquence directe sur les comptes semestriels : alors que le chiffre d’affaires du groupe reste stable, le résultat d’exploitation est, lui, en baisse de 24 %. « L’excédent du courrier est en train de fondre », soulignait Philippe Wahl , lors de son audition par les députés le mois dernier. Et le nouveau PDG d’insister : ces résultats semestriels « montrent que nous sommes cette année à un point d’inflexion de notre histoire économique et sociale ».
Progression limitée du colis
Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants que l’étiage n’est pas encore atteint : selon les projections de La Poste, le volume de courrier traité en 2020 sera inférieur de 50 % à celui de 2008. De surcroît, le courrier n’est pas la seule activité à souffrir : la fréquentation des bureaux de poste a reculé de 9 % l’an dernier. Quant au marché du colis-express, tiré par l’essor du e-commerce et souvent présentée comme un relais de croissance majeur, il ne suffira pas à lui seul à assurer un avenir à La Poste.
Selon les chiffres présentés la semaine dernière en conseil d’administration, le chiffre d’affaires de l’activité colis en France sur les douze derniers mois est certes en progression, mais de manière limitée (+ 3 %). Le résultat opérationnel, lui, est en chute de près de 30 % : des concurrents très virulents (comme DHL et UPS) et des grands clients très exigeants obligent La Poste à tirer ses prix vers le bas, ce qui fait fondre les marges. Un phénomène que le groupe ne retrouve heureusement pas sur son activité colis hors de l’Hexagone.
Développement de nouvelles activités
La situation est donc difficile, et Philippe Wahl ne cherche pas à le dissimuler. Comme le rapportent plusieurs administrateurs, les messages passés en conseil d’administration sont plus alarmistes que ceux de son prédécesseur, Jean-Paul Bailly. Le nouveau PDG s’est donné plusieurs mois pour transformer en « plan » le « projet stratégique » présenté en juillet par Jean-Paul Bailly pour les années à venir. Les membres du comité exécutif et ceux du conseil d’administration plancheront pour cela ensemble lors d’un séminaire, le 28 novembre. Le plan lui-même devrait être annoncé fin janvier.
Devant les députés, Philippe Wahl avait indiqué que sa priorité pour pallier le déclin du courrier irait au développement de nouvelles activités . Reste à savoir s’il rappellera également à l’Etat que les obligations de service public imposées à La Poste (distribution de la presse, passage du facteur 6 jours sur 7...) pèsent lourdement sur les comptes.
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Source : http://www.lesechos.fr/
Nb : Faut-il rappeler que La Poste n'est pas une entreprise mais un Service Public...si j'osais, je dirais LE SERVICE PUBLIC . C'est donc à l'État, l'actionnaire de mettre la main à la poche et d'arrêter de faire les poches des postiers…