Alors que depuis plusieurs années La Poste cherchait vainement mais surtout mollement un site pour implanter une plateforme logistique moderne pour le traitement du courrier, son Président, Jean Paul Bailly a annoncé samedi à Nice que finalement cette modernisation du tri se ferait sur place à l’Aéroport, grâce à un investissement de plus de 15 millions d’euros.

La Poste devra certes s’adapter au manque de superficie, mais le site de l’Aéroport aurait l’avantage d’être de loin le mieux placé. Une solution de Pic miniature retenue donc avec joie par La Poste, à partir du moment où elle a obtenu l’assurance de pouvoir y rester au moins 10 ans, l'aéroport ayant accepté de signer un bail d'occupation de dix ans.

Le ministre de l'Industrie s'est donc rendu le 31 octobre au centre de tri postal de l'aéroport, en compagnie de Jean-Paul Bailly, président de la Poste, et d'Eric Ciotti, président du Conseil général, avant une conférence de presse en préfecture pour annoncer le sauvetage du site. : Photo DR

« C'est un grand jour pour les Alpes-Maritimes. Après des années d'incertitude sur son sort, le centre de tri postal départemental de l'aéroport est définitivement sauvé. Il ne sera transféré ni dans le Var, ni ailleurs. Quinze millions d'euros seront investis dans sa rénovation pour en faire une base postale de référence en France. On y travaillera dans de bien meilleures conditions et le service rendu aux usagers sera aussi meilleur ».

Le ministre de l'Industrie et ministre de tutelle de la Poste, Christian Estrosi, a fait cette annonce hier soir en préfecture aux côtés de Jean-Paul Bailly, président de la Poste. La perspective d'un maintien sur site et d'une modernisation totale de cet outil avait été évoquée début octobre. Mais la concrétisation de ce projet était suspendue à la décision de la société aéroportuaire de signer un bail de dix ans avec la Poste.

Dix-huit mois de travaux

« J'ai obtenu que l'aéroport accepte de signer un bail décennal. Une longue durée qui va permettre à la Poste d'investir quinze millions dans cet outil enfin pérennisé ».

Dix-huit mois de travaux seront nécessaires pour la refonte de ce centre. Si aucune date de démarrage du chantier n'a été avancée hier, Jean-Paul Bailly a affirmé sa volonté d'aller « vite » et de faire de cette opération un modèle en matière de développement durable (10 ans ! ce n’est pas l’idée que nous nous faisons du développement durable).

« Nous aurons recours aux panneaux solaires et photovoltaïques pour produire de l'énergie. Tout sera fait pour réduire l'émission de gaz à effet de serre. La Poste s'est engagée à acquérir 10 000 véhicules électriques à partir de 2011, il va de soi que le centre de tri des Alpes-Maritimes en sera largement doté». « Aucun emploi n'est menacé »

Tout çà ensemble fait un peu panier à salades et bien sur le personnel du Centre de tri  qui manifestait ses inquiétudes à l’aéroport, cerné par les forces de l’ordre,  n’a pu être reçu par M. Bailly !

D’ailleurs, en ce jour mémorable, où étaient les responsables locaux  de la Dotc Nice!

Pour résumer : Le moins que nous puissions dire est que nous ne sommes pas convaincu par ces effets de manche médiatiques manquant singulièrement de précisions ; notamment en ce qui concerne le calendrier des travaux et surtout les suppressions de postes. Des craintes infondées pour M. Christian Estrosi : « Si on avait supprimé le centre de tri, on aurait eu 100 % de réduction. Les postiers resteront à Nice. Et puis, nous sommes dans une entreprise publique : aucun emploi n'est menacé ».

Ce disant, M. Estrosi joue sur les mots  et ne fournit aucune information sur le nombre d’emplois réorientés (certainement pas sur Nice) dans le cadre de cette « modernisation » à la Pyrrhus (des idées, mais aucunes perspectives politiques à long terme).