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FOcom Poste 06

Affaire DEXIA : à vau-l'eau ?

12 Janvier 2012, 11:00am

Publié par FOcom Poste 06

Y-a-t-il un capitaine dans le navire ? S'agissant de l'affaire DEXIA, la question est légitime. Le démantèlement du holding belgo- franco-luxembourgeois se transforme désormais en effondrement. A l'image d'une armée en déroute : chaque position de repli est débordée avant même d'être établie.

Parmi les mesures de sauvegarde annoncées à l'automne dernier figure la reprise, par un consortium Caisse des dépôts-La Banque Postale, de l'activité de prêts aux collectivités locales, jusque là dévolu à DEXIA Crédit Local. Malgré la complexité de ce transfert, le Premier ministre affirmait récemment, devant le Congrès des Maires de France, que via ce dispositif, le robinet du crédit aux collectivités locales se rouvrirait dès le début de l'année.

Aujourd'hui, nous en sommes loin. Non seulement ce projet piétine, mais la mauvaise volonté des actionnaires de DEXIA et les arrière-pensées de ses dirigeants pourraient déboucher sur une phase radicale : la nationalisation de DEXIA Crédit local. Sur le principe, un tel choix est séduisant. A une double condition. D'une part, qu'il s'inscrive dans une vaste reprise en main et réorganisation des outils financiers de l'Etat.

M. Fillon n'affirmait-il pas, le 22 novembre 2011, que la CDC et La Banque Postale « étaient en train de constituer un véritable pôle public » ? Ce qui impliquerait, pour une véritable efficacité, la maîtrise réelle et planifiée des grandes orientations économiques du pays. D'autre part, ce changement de cap doit s'avérer pérenne et non palliatif, afin de ne pas se contenter, encore une fois, de socialiser des pertes. La CDC, déjà à la limite de ses capacités, ne pourrait guère les absorber.
Quant à La Banque Postale, sans doute la mieux placée, de par son image, à devenir partenaire privilégié des collectivités locales, elle ne saurait porter seule le fardeau légué par DEXIA, ni assumer le financement direct des prêts sur ses fonds. Cela reviendrait à fragiliser davantage le dispositif de financement des missions de service public de La Poste. Au moment où La Banque Postale se lance, avec la garantie d'OSEO, dans le crédit aux PME, il serait dangereux de trop charger la barque.
C'est pourquoi FO COM, face à la paralysie qui guette non seulement communes, départements et régions, mais aussi l'hôpital public, préconise le recours massif aux fonds d'épargne, déjà engagé l'an passé. Ce qui équivaudrait à une nationalisation des sources du crédit public, écartant ainsi les spéculateurs internationaux.

FO COM précise que si la Banque Postale n'est pas le SAMU de DEXIA, elle ne doit pas plus devenir l'otage d'une négociation mal conduite ni le bouc-émissaire d'un ajournement des prêts aux collectivités locales. Paris, le 9 janvier 2012

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